
87 personnes ont été tuées entre janvier et Octobre l’année 2011 pendant les attaques armées et les atteintes au droit à la vie indique selon le rapport publié ce mercredi 07 Décembre 2011 à Gatumba en commune Mutimbuzi par la Fédération de la ligue burundaise de droit de l’homme Iteka dans la province de Bujumbura.
Selon ce rapport, la situation sécuritaire en province de Bujumbura a été fortement perturbée pendant cette année. Des groupes armés ont tué des personnes et saccagé des ménages entiers. Des attaques armées ont été dirigées, non seulement à l’endroit des ménages ciblés, mais aussi vers certaines positions de police. Des cadavres ont été retrouvés jetés dans le rivière Rusizi ou dans d’autres endroits et les auteurs ont rarement été identifiés.
La province de Bujumbura, selon ce même rapport, a été le siège d’une insécurité persistance depuis le début de l’année 2011, ce qui a fait réagir les plus hautes autorités d’y mener une campagne durant les mois de Mai et de Juin, pour en appeler la population au calme, à la paix et à la sécurité.
Comme illustration, 39 personnes ont été tuées et 26 autres blessées dans un bar chez les amis en zone Gatumba dans la commune de Mutimbuzi dans la soirée du 19 septembre 2011 par des hommes armés. Une commission a été mise en place le lendemain du carnage, mais le rapport produit n’a été porté à la connaissance du public qui s’interroge toujours sur les commanditaires de ce drame.
La province de Bujumbura a été un lieu d’affrontement et de conflits violents entre les partisans du CNDD-FDD et du parti FNL d’Agathon Rwasa qui s’entretuaient.
Les arrestations et détentions arbitraires ont été les défis majeurs de justice dans cette province de l’ouest du pays. Le nommé Amédée NSAVYIMANA de la colline KABUMBA, zone Ruyaga de la commune Kanyosha est détenu depuis le 28 Mars 2011 et se trouve pour le moment dans la prison centrale de Mpimba. Il serait accusé d’avoir fait un faux témoignage dans une affaire de conflit foncier. La peine prévue par la loi ayant été purgée, la victime reste en prison.
Ce rapport de la Ligue Burundaise des droits de l’homme Iteka parle également des présumés militants des FNL qui sont en détention illégale dans des maisons d’arrêt, accusés d’atteintes à la sécurité de l’Etat. Ils sont pour la plupart sans dossiers alors que les délais de détention sont largement dépassés.
Les conflits fonciers sont très nombreux dans la province de Bujumbura poursuit ce rapport de la Ligue Iteka dans la province de Bujumbura. Ils ont également constitué une source d’insécurité dans la province et la base de mauvaise cohabitation entre des populations.
Les tribunaux de résidence et de grande instances seraient dépassés par les dossiers y relatifs selon certains juges interrogés. Les juges des TGI de Bujumbura seraient déjà fatigués par des dossiers fonciers qui les exigent un déplacement vers les différentes montagnes du coin au moment où les moyens de déplacement sont limités. Ils préfèrent, selon certains juges, se contenter de ce qui a été décidé par le tribunal de résidence alors que pour d’autres dossiers, la décision dépendrait de celui qui se plaint et de sa capacité financière pour bien suivre son dossier.
Les défis des violences sexuelles et domestiques ont également détruit la dignité de la personne humaine dans la province de Bujumbura. Le service de la Ligue Iteka ayant enregistré 27 cas de violences sexuelles et 187 cas de violences domestiques. Parmi les auteurs de ces viols, 3 seulement auraient été emprisonnés tandis que d’autres ont pris le large pendant que d’autres ont bénéficiés d’un arrangement à l’amiable.
La Fédération de la ligue Iteka dans la Province de Bujumbura demande à l’autorité administrative d’user de tous les moyens possibles pour garantir la sécurité de la population fatiguée par des années de guerre.




