“Pas de négociations avec un groupe de politiciens”

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    Le président de la république Pierre Nkurunziza, dans son discours à la Nation ce weekend depuis Ngozi en l’occasion du nouvel an, a balayé toutes les illusions et espoirs de ceux qui avaient crié haut et fort en faveur des négociations inter-burundaises.

    « Nous ne ferons pas de dialogue avec un groupe isolé en excluant les autres, et nous ne tomberons jamais dans ce piège de des politiciens qui se prétendent être au-dessus des autres citoyens burundais, ou bien que ce sont eux qui disposent des réponses appropriées aux questions de tout le pays », a souligné le président Nkurunziza.

    Selon le Président de la République, pour les négociations « qui viendraient remettre en cause les décisions du peuple exprimées à travers les élections démocratiques, ces politiciens pourront attendre, et attendre encore », selon Pierre Nkurunziza, qui appelle les politiciens à comprendre que les temps ont changé.

    « Au lieu de s’éterniser dans cette illusion, qu’ils se lancent plutôt dans les préparatifs des élections de 2015, et c’est le moment favorable », a souligné le président de la République.

    Il a demandé plutôt « au peuple Burundais de ne pas se laisser distraire et de ne rien craindre, rassurant qu’il n’y aura jamais des négociations entre le Gouvernement et un quelconque groupe qui se dit rebelle ».

    Le président Nkurunziza a exhorté les burundais à continuer à vaquer sereinement à leurs activités quotidiennes, tout en restant vigilants, car les saboteurs et pêcheurs en eau trouble ne manquent jamais.

    « Les bandes de terroristes aiment prendre du plaisir à troubler les manifestations de joie » a souligné Nkurunziza , sans pour autant préciser de quels groupes terroristes il s’agit.

    {{Les réactions de l’opposition burundaise et de la société civile}}

    Le porte-parole d l’Alliance des Démocrates pour le Changement ADC-Ikibiri, Chovineau Mugwengezo, de son côté, souligne que l’opposition burundaise n’a pas été étonnée par le discours du président de la république Pierre Nkurunziza.

    « Rien ne nous a étonné dans ce discours du président » a souligné Mugwengezo, ajoutant que le président de la république ne devrait pas fermer les oreilles « aux appels de partout pour les négociations ».

    Du côté de la société civile, le discours du président de la république est venu renforcer ce que les collaborateurs, à savoir le porte-parole du président, Léonidas Hatungimana, le porte-parole du Gouvernement, Philippe Nzibonariba et le président du parti CNDD-FDD, Jérémie Ngendakumana, ont toujours déclaré.

    Selon le Forum de Renforcement de la Société Civile, FORSC, le président de la république, a emboité le pas de ses collègues, en affirmant que les négociations, allant dans le sens de spolier le pouvoir aux mandataires populaires n’est pas possible.

    De son côté, le Forum pour le Renforcement de la Société Civile,FORSC, pense plutôt que les négociations ou le dialogue entre les politiciens burundais restent incontournables pour éviter le pays à sombrer encore une fois dans des violences qui couteraient même des vies humaines, dans un pays où les plaies de la violence ne sont pas encore cicatrisées.

    Gertrude Kazoviyo, vice-présidente de l’OAG, de son côté trouve tout simplement que le discours de Nkurunziza n’a pas tellement satisfait ceux qui, depuis un certain temps, appelaient au dialogue pour sauver le pays.

    A noter que les Évêques Catholiques du Burundi, l’opposition burundaise, les leaders de la société civile, et certaines des organisations internationales avaient plusieurs fois la reprise d’un dialogue inter-burundais pour sauver les acquis de la démocratie.

    Actuellement, bien que le Gouvernement ait salué l’appel de certains, comme celle de l’Eglise Catholique, la réponse est claire: “Pas de négociations avec un groupe de politiciens”.

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