Sur différents sites d’exploitation de l’or dans les communes de Muyinga et Butihinda, cette matière précieuse est recherchée par des ouvriers utilisant des méthodes artisanales.
Avec des pioches, des marteaux pour battre les grosses pierres…, les exploitants font des tranchées longues des dizaines de mètres en profondeur et des centaines de mètres à la surface.
Les exploitants dits « pila » dans le jargon des orpailleurs de Muyinga ne se soucient guère de la protection de l’environnement.
Un de ces sites d’exploitation d’or est à moins d’un km du chef lieu de la province Muyinga ; précisément sur les collines de Cibari et Kinyota en commune Muyinga.
Dans la vallée séparant les deux collines, c’est une zone réservée à la recherche de l’or dans les carrières provenant des bassins versants. Ici, pas d’activité agricole car non seulement l’amoncellement de ces carrières ne laisse plus d’espace à cultiver mais aussi, l’érosion consécutive à cette exploitation ne pourrait permettre une activité agricole dans cette vallée.
Les « PILA »cherche uniquement du pognon, constat d’un habitant de Cibari regrettant que cela se fait au su et au vu des administratifs.
{ {{Quelle préoccupation de l’administration?}} }
A chaque occasion de la célébration de la journée internationale dédiée à la protection de l’environnement célébrée à Muyinga ce samedi 20 novembre, on fait le reboisement de quelques zones dénudées suite à l’action de l’homme.
Un site de Nyarubuye à Butihinda a été choisi à cet effet, sur ce site plus de dix hectares sont dénudées d’après Kumwami Edouard, président de l’association TIM (Tukingire Ibidukikije i Muyinga).
Pour Edouard, ces orpailleurs n’ont aucun souci de la survie des générations futures. Plus d’un se demande pourquoi est ce que les orpailleurs violent sciemment le code de l’environnement.
En principe, après l’extraction des minerais, l’exploitant doit fermer les trous et permettre ainsi la reconversion du site par un couvert végétal. Ils se dérobent à cette obligation car pas mal de ces exploitants le font clandestinement, a-t-on appris d’une source policière. S’ils ne sont pas arrêtés, c’est parce que la police de protection civile n’a pas suffisamment d’unité pour poursuivre ces exploitants d’or anarchiquement, d’après la même source.
Pour les associations d’exploitant légalement reconnues, la reconstruction du couvert végétal sur les sites abandonnés devrait être l’œuvre du ministère ayant en charge la protection de l’environnement. Ce dernier donne l’autorisation d’exploitation après avoir encaissé au moins un million de francs bu, somme à affecter dans la protection des sites miniers.
Aussi, depuis le début de cette année, les organisations d’exploitants de minerais sont obligées à se regrouper en coopératives pour qu’elles payent des impôts. Avant, ces organisations étaient agrées au niveau du ministère de l’intérieur comme des ASL. Dans ces conditions, on ne payait aucun sou ni à la commune ni à l’Office Burundais des Recettes.
Certains des citoyens de Muyinga, si ces activités de destruction de l’environnement continuent, c’est parce que les orpailleurs sur terrain travaillent pour de riches commerçants. Le pouvoir financier de ces commerçants et la participation déguisée de quelques hauts gradés de police dans l’exploitation minière serait l’obstacle majeur à la lutte contre cette perpétuelle destruction de l’environnement.
Dans cette province on exploite aussi d’autres minerais comme le wolframite en commune Giteranyi , et pour rappel, la semaine dernière environ 5 tonnes de wolframite ont été saisis par la police en commune Giteranyi. Les sites d’or sont repérables aussi en commune Gasorwe. Partout, les communes n’en tirent aucun bénéfice via les taxes.