Les six pancartes que brandissaient une cinquantaine d’enseignants de la commune Mugamba leur ont été retirées dès le premier pas de leur manifestation de ce mardi 7 avril 2015. Le commissaire provincial de police de Bururi les a lui-même saisies à l’entrée du lycée Tora devenu lieu de rassemblement des manifestants après que la police de Mugamba ait investi le cercle de Tora qui était prévu à cette fin. Ce responsable policier promettait de remettre tous ces écrits à l’administrateur communal.
La marche manifestation a été autorisée jusque dans les parages du bureau communal et les manifestants n’ont pas viré vers ledit bureau. Les sources policières sur place ont fait savoir que l’administrateur avait réquisitionné la police afin qu’elle empêche les manifestants de s’approcher des bâtiments publics ou perturber la circulation sur la voie publique.
Deux pancartes que ces enseignants avaient réussi à garder sur eux ont été brandies avant que le chef de poste de police de Mugamba, en colère, ne s’en saisisse. Mais la lutte doit continuer, a lâché un manifestant.
“J.C MATUNU, Halte à la spoliation des parcelles des enseignants”, “Nous exigeons l’arrêt immédiat de la distribution et de la gestion opaque des parcelles des enseignants” sont quelques écrits qu’on a pu retenir.
Les deux parties s’accusent mutuellement de vouloir politiser cette question des parcelles:
Pour Jean-Claude Matunu administrateur communal de Mugamba, un politicien de la place dont il n’a pas précisé le nom a récupéré ce mouvement des enseignants pour ses propres intérêts. On a appris à Muramba qu’il parlait de Martin Nduwimana qui voudrait fonder une autre aile de l’UPRONA dite” intermédiaire” (qui n’est ni pour Concilie NIBIGIRA ni pour Charles Nditije) en se faisant aidé par ces enseignants. Selon Matunu, Martin Nduwimana avait même préparé un rafraîchissement au cercle deTora après ladite manifestation.
Pour Prime Ndayishimiye, représentant communal du CONAPES (le plus représenté parmi les manifestants), il s’agit d’une échappatoire de la part de l’administrateur qui a déjà entrepris la division de ces enseignants. Selon ce syndicaliste, les sites de Vyuya, Muramba et Kibezi ont été déjà désignés à cette fin. Et aucune autre affectation n’est possible selon la convention entre le Gouvernement burundais et les syndicats des enseignants de 2002.
J.C Matunu aurait contourné les syndicats pour attribuer des parcelles à certains enseignants en violation des critères syndicaux dans la politique présidentielle de la création des villages modernes. Et c’est pour s’attirer des gens qui l’aideront dans sa propagande afin de rester à la tête de cette commune qu’il vient de diriger pendant 19 ans selon Ndayishimiye. J.C Matunu évoque le respect de la loi dans toutes ses décisions.