Depuis 2008, des ravins emportent des maisons d’habitation dans la ville de Rumonge lentement mais surement. Actuellement, on dénombre une cinquantaine de maisons déjà détruites et 150 autres le seront prochainement si aucune action n’est entreprise pour atténuer les effets dévastateurs des eaux de ruissellement des zones les plus haut placées.
Depuis lors, les politiciens ne cessent de vanter l’aménagement de ces ravins pour persuader les électeurs à voter pour eux. Hélas la promesse n’a jamais été honorée. Les riverains de ces ravins assistent impuissamment à la démolition de leurs maisons et disent les attendre au prochain tournant.
En 2011, Gérard Ndikumana administrateur de la commune Rumonge reconnaît l’incapacité technique et financière de cette commune et décide de saisir le Projet des Travaux Publics et de Création d’Emplois (PTPCE) pour intervenir. De ce projet, cette commune n’obtiendra qu’une promesse de financement et un devis de près de deux milliards de francs burundais pour l’aménagement de sept ravins qui avaient commencé à occasionner des dégâts à cette époque.
Il y a de cela deux mois, Egide Nijimbere un cadre de l’office des routes est venu s’enquérir de la situation et a promis d’intervenir dans les plus brefs délais sur le ravin baptisé “chez Sinzinkayo” qui menace de couper la RN3 et une ligne électrique haute tension. Mais jusqu’à présent, aucune réalisation malgré ses assurances que les marchés ont été déjà conclus.
A quand et d’où viendra le secours de ces populations ? Qui réparera les dommages causés par ces ravins ? Le financement de l’aménagement de ces ravins dont la grandeur et l’effectif augmentent du jour au jour sera-t-il toujours facile ?
Berahino Hussein, un des victimes de ce ravinement, dit que Gervais Rupfyikiri (2ème vice président) avait recommandé en 2009 que ces populations soient installées à Mutambara. L’administrateur communal de Rumonge dit qu’il ne connait pas ce dossier.
De son côté, Ir Thomas Turagerekewe chef du service de l’urbanisme et de l’habitat en province Rumonge dit qu’aucune indemnité n’est prévue à des personnes qui n’ont pas bénéficié des parcelles de ce service. Il rassure cependant que si les moyens financiers venaient à être disponibles, ce service est prêt à contribuer.
Nyandwi Samuel, responsable de la Regideso dans le sud du Burundi, dit que l’intervention sur le poteau électrique concerné ne tardera pas.
Quant à Samuel Manirakiza candidat conseiller communal de Rumonge pour le compte de l’Alliance des Démocrates pour le changement, c’est le manque de volonté politique qui a fait qu’on en arrive jusque là. Sinon, poursuit-il, le gouvernement burundais pouvait sans problème fournir les fonds nécessaires. Il espère que la question va trouver solution avec la création de la nouvelle province de Rumonge.
Entre-temps, la police de la protection civile propose que chaque ménage des quartiers qui dominent la ville de Rumonge se dote d’un puits perdu pour les eaux de pluie. Cela contribuerait à limiter leur action érosive.
Actuellement, neuf ravins menacent l’habitat et les infrastructures publiques dans la ville de Rumonge.