Non aux passeports et laissez-passer

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    Ils étaient ce vendredi des centaines à faire la queue devant les bureaux fermés de la Police des Airs, des Frontières et des Etrangers(PAFE). Des femmes, des enfants, des jeunes et des hommes âgés se bousculaient pour demander des documents qui leur permettraient de quitter le pays.

    Malgré la fermeture des bureaux, ils espéraient qu’on allait les recevoir incessamment. L’espoir a duré le temps de l’arrosée pour certains. Vers 8h30min du matin, les agents de la PAFE ont annoncé aux requérants des passeports et laisser passer que la PAFE n’est pas à mesure de leur fournir ces documents pendant 48heures. Seuls les requérants du document qui leur permet de voyager dans les pays de la CPGL étaient reçus.

    La déception était grande chez les demandeurs de passeports quand ils ont appris qu’ils doivent revenir lundi le 22 juin 2015. Sous anonymat, une jeune femme nous a confié qu’on ne peut plus rester au pays car, selon elle, la mort plane partout: “la police tire sur les gens sans motif, des grenades sont lancés dans des lieux publics et des arrestations arbitraires sont devenus monnaie courante”.

    Pour calmer les esprits, le patron de la PAFE Jimmy Hatungimana a animé d’urgence un point de presse dans la mi-journée dans laquelle il a indiqué que les machines que la PAFE utilise étaient pleines, qu’il faut déplacer ailleurs les données pour pouvoir délivrer d’autres passeports et laisser passer. Le Commissaire général de la PAFE rassure que dès lundi, son institution reprendra la livraison de ces deux documents de voyage.

    Un homme rencontré sur place soupçonne plutôt que des mobiles politiques auraient poussé la PAFE à ne pas délivrer les passeports et laisser passer car, dit-il, le ministre de l’intérieur Edouard Nduwimana est venu à la PAFE après l’annonce de ce qu’il qualifie de mauvaise nouvelle. Pour cet homme, ce n’est pas pour rien que le ministre de l’intérieur a visité la PAFE ce même jour.

    Depuis l’éclatement de la crise politico-sécuritaire consécutive à l’annonce de la candidature de Pierre Nkurunziza aux présidentielles pour briguer un troisième mandat en fin avril dernier, plus de cent milles burundais ont déjà quitté le pays pour se réfugier, la plupart, dans des pays limitrophes. Aujourd’hui, ils sont exacerbés par les élections législatives et communales qui auront lieu dans 10jours, source de toutes les peurs.

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