
{Cher Oncle,
J’étais loin de penser que le Tout Puissant qui nous avait donné la chance de t’avoir pouvait te reprendre. Pour autant, il fallait que tu ailles te reposer auprès de celui qui t’aime autant que nous. Ceux qui ont eu la chance de te connaitre se rappellent sans cesse de l’homme âgé mais courageux ; un patriote. L’homme qui descendit le drapeau colonial pour que flotte sur le ciel Burundais le vert, le rouge et le blanc, au cœur desquelles le sorgho. On ne le dira jamais assez, tu pars rejoindre le Prince Luis Rwagasore, un des pionniers de la souveraineté mérité par les filles et fils du Burundi.
Un Burundi véritablement indépendant où les enfants partagent le pain dans la paix, fut ton œuvre et ton rêve. Néanmoins, différentes périodes sombres dans lesquelles a sombré notre beau pays, t’ont blessé mais pas brisé. Dans tes nuits, tu as été trahi et envahi comme le furent tes compagnons de lutte pour l’unité et l’indépendance. Qui sait et qui le saura ? Peut être l’histoire récente t’a affligé, t’a piégé et a précipité ton départ.
Cher Oncle, le sorgho au cœur des couleurs que tu a vu flotté avec fierté, fut le symbole d’unité et d’amitié, qui nous a jadis, caractérisés. Les trois étoiles qui prirent sa place, hélas, devraient nous éclairer semblent flotter dans un ciel flou, plein de nuages et de brouillard. Dans l’au-delà où tu es parti depuis ce mois de septembre, sans doute tu penses à ta patrie avec empathie.
Qui nous étanchera la soif d’un soir plein d’histoires ? Oooh, oncle Nicodème, les yeux dans le noir et les cœurs qui voyagent dans les temps d’autres âges, nous rassembleront autour des feux dans le froid des cages. La sagesse de l’image, quelle que soit la longueur des temps, fera naître des hommes et des femmes de loyauté et d’intégrité que le temps nous a ôté.
Reposes toi en paix cher oncle défunt à qui aucune fin ne mettra fin ! }




