Affaire COSSESONA : « Qui perd gagne » ?

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    La Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, CNIDH, rejette le prélèvement de 500 francs sur les comptes des enseignants par la COSSESONA. Cette coalition des syndicats des enseignants a fait emprisonné les leaders des syndicats SYGEPEBU et SEPEDUC pour s’être opposés à ces cotisations. L’implication de la CNIDH dans cette affaire coûte cher à la COSSESSONA.

    Les conclusions du rapport de l’équipe ad hoc de la CNIDH tombent l’avant-midi du lundi 22 janvier 2020. Le président de cette commission Indépendante s’inscrit en faux contre les prélèvements des 500 frbu opérés sur les comptes des enseignants. Sixte Vigny  Nimubona, présentant le rapport des enquêtes menées par l’équipe mise en place à cet effet, trouve que ces cotisations sont illégales. Il explique qu’elles incluent les syndiqués et les non syndiqués.

    « La CNIDH confirme que ce retrait des frais sur les comptes des enseignants sans leur consentement constitue une violation du droit à la liberté d’association consacré par les textes nationaux et internationaux en matière sociale qui prévoient que l’adhésion à toute association est un droit et non un devoir », déclare le patron de la CNIDH. « La COSSESONA aurait dû organiser préalablement des consultations auprès des enseignants pour leur expliquer le bien fondé de cette bonne initiative de solidarité nationale avant d’opérer des retraits des contributions sur leurs comptes », propose-t-il. Il demande la neutralité des services de l’Etat dans la gestion des activités syndicales.

    Toutefois, la CNIDH regrette les propos  jugés diffamatoires probablement tenus par les dirigeants des syndicats non membres de la COSSESONA à l’encontre de leurs « adversaires ». Les syndicats SEPEDUC et SYGEPEBU ont toujours appelé l’initiative de la COSSESSONA une solidarité forcée. Et l’arrestation des représentants nationaux des deux syndicats semble avoir été la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Cependant, ils ont été libérés quelques heures après la déclaration de la CNIDH.

     Des réactions divergentes

    Les syndicats  SEPEDUC et SYGEPEBU  se réjouissent  du rapport de la commission nationale indépendante des droits de l’homme sur le prélèvement de 500 sur les salaires des enseignants par la coalition  COSSESONA. Egide Nkeshimana, vice-président du syndicat SEPEDUC regrette que malgré la libération des leaders des deux syndicats, le représentant du syndicat en province Muramvya reste en prison. Il demande à tous les côtés de mettre en application les recommandations de la CNIDH. C’est une libération que salue également la Confédération des syndicats COSYBU.

    De son côté, la coalition des syndicats des enseignants COSSESONA informe qu’une déclaration est en train d’être formulée pour une réaction sur le rapport CNIDH. Cependant, « la CNIDH est un organe de l’Etat qui s’est ingérée dans les affaires syndicales », révèle un cadre de la COSSESONA.

     

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