Karusi : un enfant meurt, coups de bâton ou malaria ?

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Un garçon de 10 ans issu de la communauté Batwa est mort au centre de santé de Rusamaza en province Karusi. Selon sa famille, sa  mort est liée aux coups de bâton lui infligé par un voisin quelques jours avant. Du côté de la police et de l’administration, le petit aurait plutôt succombé au paludisme.
Le corps de cet enfant a été enterré après une réunion tenue par le représentant de l’administrateur communal de Gihogazi. La famille avait refusé d’enterrer leur enfant samedi 11 avril, jour de son décès, d’où la réunion.
La famille réclame justice
Pour cette famille, l’administration devrait procéder en premier lieu à l’arrestation de la personne qui a battu leur enfant. Ce dernier étant leur voisin, il aurait surpris le gamin  dans son boisement vendredi  17 mars 2020 y cherchant du bois de chauffage. L’accusant de le détruire, il se mit à le frapper.

Le lendemain de la bastonnade, le petit garçon se serait rendu au centre de santé de Rusamaza avec son agresseur sous l’ordre de l’OPJ. Après avoir vu l’état de cet enfant, les infirmiers auraient suggéré de l’hospitaliser. Loin de là, le responsable de la bastonnade aurait refusé, décidant plutôt de le ramener chez lui et de revenir en cas de besoin. Le 19 de ce même mois, mal en point, le gamin retourne au centre de santé pour des soins. Diagnostiqué de la malaria l’enfant est hospitalisé. A partir du 8 avril sa santé se dégrade, deux jours après, il meurt. Ce qui révolte ainsi sa famille.

La police ne nie pas que l’enfant ait été battu comme l’indique l’OPJ dans son procès-verbal. Néanmoins, le responsable communal de Gihogazi affirme que le petit est plutôt victime de la malaria.

Que prévoit la loi ?

L’article 19 de la Convention Internationale des Droits de l‘Enfant (CIDE) stipule que l’enfant a droit à la protection contre toute forme de violence, d’atteinte,  de brutalités physiques ou mentales, de mauvais traitements ou d’exploitation.

De plus, le code pénal du Burundi  dans son article 205 et 206, prévoit une peine de 10 à 15 ans et une amende allant de 100 000 à 1 million de francs burundais contre toute personne qui soumet un mineur de moins de 18 ans à des tortures ou autres traitements cruels inhumains ou dégradants.

Les responsables de l’UNIPROBA (Unissons-Nous Pour la Promotion des Batwa), demandent aux instances judiciaires de saisir ce cas afin que la vérité soit connue de tous.

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