Selon l’article 40 du code électoral, il est prévu que les membres des bureaux de votes soient désignés dans le respect des équilibres politiques ethniques et de genre parmi les électeurs inscrits au rôle du dit bureau. Ainsi, pour les 5 membres d’un bureau de vote, la commission doit tenir compte de tout le monde.
Pour ceux qui se sont plaints qu’ils n’ont pas de représentants dans ces bureaux-là, le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) Kazihise Pierre Claver réponds : « il est impossible que la trentaine des partis politiques et coalitions de partis intervenant sur la scène politique burundaise ainsi que les 61 indépendants puissent avoir chacun un membre dans chaque bureau de vote ». La CENI prévoit plutôt à ce fait l’alternance de ces acteurs dans les différents bureaux.
Fichier électoral et mandataire ; concepts à ne pas confondre
Kazihise déclare que le fichier électoral étant l’ensemble des données des électeurs récoltées par la commission, il n’y a pas d’exigence légale de le publier. Il dit par contre que seule la liste électorale est disponible pour celui qui veut la consulter. C’est à dire qu’elle est publique. Il met en évidence l’effectif des électeurs qui atteint les 5 millions de burundais et avance que l’affichage de cette liste sur chaque bureau serait une tâche compliquée. Malgré que ces listes ne soient pas affichées sur les bureaux, elles sont entre les mains des chefs des bureaux de vote.
« Suite aux inquiétudes soulevées par certains sur la nouvelle carte d’électeur, cela n’a rien à voir avec la manipulation du fichier électoral. » Dixit le président de la CENI. La motivation de la distribution d’une nouvelle carte résulte, selon Kazihise, d’une décision raisonnée et surtout du fait que beaucoup avaient déclaré avoir perdu la première. Il est donc de la responsabilité de cette commission de veiller à ce que les cartes ne soient pas utilisées d’une manière frauduleuse. Il cite celles qui n’ont pas été retirées pour des raisons de décès ou autres, et précise que les nouvelles cartes annulent les premières (celles utilisées au référendum de 2018).
Le responsable de la CENI a en outre clarifié que le rôle des membres des bureaux de vote est différent de celui des mandataires. Il martèle la nuance entre un mandataire qui répond au nom du parti représenté et le membre d’un bureau qui, lui, est agent de la commission électorale et agit pour le compte de cette dernière et non pour celui de son parti. Il affirme qu’au cas contraire les membres des bureaux de vote risquent de disqualifier leurs partis.
A propos de la plainte sur les cas où les candidats aux élections font partie des membres du bureau de vote, Kazihise estime la plainte fondée. Il dit que la CENI a enregistré elle aussi un cas de la CEPI Muyinga où un candidat était aussi membre d’un bureau de vote. Il a en effet confirmé que les mandataires et les candidats ne peuvent légalement être membres des bureaux de vote. Il a rappelé que si des infractions électorales sont commises par les membres de la commission électorale, ils sont sanctionnés doublement par rapport aux autres.
Les décisions de cas de force majeurs
En raison de la pandémie du Covid-19, le Burundi ne pourra pas cautionner des observateurs des élections provenant de l’EAC. Car le temps de venir et se conformer aux mesures de la quarantaine les élections auront déjà pris fin. Mais le gouvernement envisage en outre que la communauté des Etats membre de l’Afrique de l’Est pourraient utilisés leurs agents se trouvant sur le sol burundais. La CENI quant à elle, affirme que, 7 groupes ayant demandé la permission d’assister les élections ont été accrédités et pourront tenir ce rôle.
Et pour ce qui est de la question des personnes qui n’ont pas pu retirer leurs cartes et ceux qui veulent changer de lieux de vote car elles se sont faites inscrire dans des endroits difficilement accessible pour le moment, la commission électorale fait savoir qu’elle annoncera les décisions adéquates ultérieurement.