Bujumbura : toujours un casse-tête dans le transport en commun

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    Il s’observe à nouveau de longues files d’attentes sur les différents parkings de bus, en mairie de Bujumbura. Les  citadins s’interrogent sur la récente disparition des grands bus apportés pour pallier à ce problème.

    Il est 17h, près de l’ex marché central de Bujumbura, sur les deux parkings principaux desservant les quartiers nord et sud de la ville. De longues files d’attente attirent l’intérêt du passant. D’autres personnes affluent.  Tous attendent des bus pour regagner leurs domiciles. Des bus arrivent au compte-goutte.

    Pour ne pas s’ennuyer, les uns discutent entre eux. D’autres jouent avec leurs téléphones en écoutant la musique tout en fixant l’horizon en quêtant l’arrivée d’un nouveau bus.

    Des lamentations

    Les citadins rencontrés sur le parking se plaignent des torts causés par cet état des choses. Les uns affirment que le temps passé sur ces queues affecte leur quotidien. Une maman rencontrée sur place explique qu’elle ne trouve plus le temps pour faire passer les devoirs à ses enfants et faire les travaux ménagers. La cause, elle arrive tard à la maison.

    Un autre fonctionnaire, affirme qu’il avait créé une petite affaire tout près de chez lui. Mais son suivi est perturbé, car il arrive toujours un peu tard dans le quartier.

    D’autres ont choisi de faire d’une pierre deux coups. Ils préfèrent rentrer à pied et en profitent pour faire du sport. Ainsi,  ils gagnent du temps en prenant aussi soin de leur corps.

    Les causes profondes

    L’an 2019, une lueur d’espoir s’observe. La société « Memento » et d’autres ont essayé d’en finir avec le problème. Elles ont introduit des bus longs porteur. Même si elles n’avaient pas pu résoudre le problème, elles avaient offert un allègement aux citadins. Mais récemment il s’observe une disparition soudaine de ces bus sur les parkings.

    Le secrétaire général et porte-parole de l’Association des Transporteurs du Burundi (ATRABU), reconnaît que les bus gros porteurs de l’agence Memento et des autres agences ne sont plus disponibles sur le parking comme auparavant. Charles Ntirampeba indique qu’il va approcher les responsables des agences de transports pour statuer sur le cas.

    Mais, tous ces problèmes ne sauraient s’expliquer que par le manque et l’usure des bus seulement. La  population de la capitale économique est estimée en 2020 à 1 155 678. Elle a presque doublé en une décennie. Cette surpopulation est l’une des causes profondes. Il faut y ajouter le mauvais état et l’exiguïté des routes. Le temps mis par un bus pour joindre deux points (centre-ville-quartier) est très long.

    On  ne pourrait pas ignorer la concentration de presque toute l’administration, les banques, entreprises, organisations internationales dans le centre-ville. Qui est à l’origine d’importants embouteillages aux heures de pointe.

    Des solutions à long terme s’imposent

    En 2017, le Gouvernement du Burundi a présenté le plan directeur de la ville de Bujumbura « Vision 2045 ».  Un de ses objectifs est la modernisation de la ville en lui offrant un réseau routier développé. Une partie des solutions est la mise en œuvre de ce programme car le réseau routier de Bujumbura nécessite une refonte et une amélioration profonde.

    D’autre part, le Gouvernement devrait encourager les entreprises œuvrant dans le secteur de transport, par une politique d’exonération des taxes sur l’importation des véhicules de transport.  Cela dans l’optique de créer un parc de bus gros porteur et réduire aussi le nombre de véhicules vétustés.

    Enfin, la délocalisation des différentes institutions (publiques et privées) par l’aménagement d’un nouveau quartier administratif diminuerait largement les embouteillages.

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