Burundi : la corruption un mal qu’il faut combattre en synergie

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    La corruption est un fait préoccupant par ses effets néfastes surtout lorsqu’elle est systémique.

    Depuis des années, surtout avec la promulgation de la loi anti-corruption  en 2006,  le  Gouvernement ne ménage aucun effort dans la lutte contre la corruption. Des institutions spécialisées dans la lutte contre les délits de corruptions et infractions connexes ont été créés. Il s’agit de la brigade spéciale anti-corruption, le parquet général près de la cour anti-corruption et la cour anti-corruption.

    Cependant, les organisations de lutte contre les malversations économiques indiquent que la corruption reste de haute intensité au Burundi, malgré cet arsenal législatif et institutionnel impressionnant. Les corrompus et les corrupteurs sont légions même dans les souches les plus modestes de la population.

    Classé en 2019, 165e sur 180 selon le rapport de l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International, la corruption au Burundi existe dans presque toutes les institutions et services publics et privées. Elle affecte quotidiennement sous des formes variées la vie des citoyens à tous les niveaux.

    Frein au développement

    Pour le président de l’OLUCOME (observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économique), les efforts du Gouvernement dans la lutte contre la corruption sont à saluer. Gabriel Rufyiri encourage les serviteurs publics à continuer sur cette lancée. Néanmoins il affirme que parfois les discours ne sont pas suivis d’actes concrets.

    A titre illustratif, il précise que la convention des nations unis contre la corruption, la convention africaine contre la corruption, la constitution de la république du Burundi, la loi anti-corruption et d’autres lois exigent les serviteurs publics de déclarer leur bien endéans 15 jours après leur prise de fonctions. Et cela pour lutter contre l’infraction qui s’appelle « l’enrichissement illicites où l’enrichissement sans cause».  Une  chose  qui n’est pas toujours respectée au pays.

    Gabriel Rufyiri ajoute que la corruption sape le développement économique du pays. «  Certains individus ne se sentent pas libres de faire des affaires et concourir. Les entreprises privées sont déstabilisés par un jeu de concurrence déloyale dans les procédures d’attributions des marchés publiques. La corruption affaibli l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers et attiser l’inefficacité de la politique de mobilisation des revenus de l’état », explique-t-il.

    Action collective

    Le Gouvernement se réjouit du pas déjà franchi dans la lutte contre la corruption. Le  secrétaire permanent au sein du ministère de la justice explique que l’état a mis en place les lois et les institutions de répression contre la corruption. Arcade Harerimina signale que ces dernières sont à l’œuvre à voir les chiffres de montants qui ont déjà retournés dans les caisses de l’état, ou celles des institutions victimes de la corruption où des infractions connexes.

    Ce secrétaire interpelle la population à dénoncer les corrompus et les corrupteurs. « Les services publiques ne peuvent pas réussir seules dans cette lutte de longue haleine. Un numéro vert est disponible pour dénoncer  la corruption.  Ainsi, cela va  permettre la population à participer dans la gestion publique du pays comme leur donne droit la constitution», confie-t-il.

    L’activiste de la lutte contre la corruption et les délits connexes, quant à lui, affirme que pour combattre la corruption il faut rétablir le système national d’intégrité. Ici, Gabriel Rufyiri mentionne que, l’exécutif, le parlement, l’opposition, la presse, les citoyens lambda,…chacun doit faire ce qui le concerne mais travailler en synergie.

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