Une pratique est à la mode à Rutana en commune Giharo. C’est le concubinage. A la colline Shasha, cette question fait couler beaucoup d’encre et de salive. Pour certaines femmes, c’est une injustice tandis que d’autres trouvent que c’est tout ce qu’il y a de plus normale.
Douze ménages sur environs 480 connaissent le concubinage sur la colline Shasha en province de Rutana. Selon les sources locales en commune Giharo, un chef collinaire est concubin. Pourtant, des sentiments hétérogènes gravitent autour de la pratique. Par exemple, Anne Marie connait des problèmes depuis qu’elle est concubinée.
« J’ai des difficultés liée au fait de vivre séparément avec mon mari, car il a pris une autre femme. Il ne se soucie plus de nos enfants. Je suis seule à les nourrir. Mon époux a d’autres enfants avec sa nouvelle partenaire. Comme puis-je porter plainte à la justice alors qu’il continue à avoir des enfants avec cette dernière », déplore-t- elle.
Toujours à Shasha, une autre femme dit qu’au début, son mari la maltraitait jusqu’à ce qu’elle parte chez ses parents. En son absence son époux a pris une coépouse. Aujourd’hui, elle trouve cette situation normale.
« Pour le moment nous sommes deux femmes d’un même homme. Nos maisons sont en tôles. Nous avons toutes des chèvres, des porcs et des poules. Franchement nous n’avons aucun problème. Il passe la nuit là où il veut et ça me convient », confie-elle.
L’administration semble dépassée
Le chef de collinaire de Shasha affirme que des cas de concubinage existent. Pascal Ngirente estime que les chiffres ont diminué grâce aux réunions de sensibilisation et à une association des femmes luttant contre le concubinage bien qu’elle n’a pas été bien accueillie sur cette colline.
Même son de cloche que le gouverneur de la province Rutana. Olivier Nibitanga dit que certains cas sont conduits devant la justice. Même si des sanctions sont prises, il reconnaît que l’ampleur reste moindre. Il promet de continuer des sensibilisations pour conscientiser la population sur les conséquences néfastes de ce comportement sur les familles et la société.
Selon les juristes le concubinage est réprimé par la loi burundaise, qui prône un mariage monogamique. Maitre Fabien Segatwa révèle qu’un homme qui a deux femmes à la maison est puni d’une servitude pénale allant de six mois à deux ans d’emprisonnement. Mais celui qui entretien une concubine ailleurs normalement est punie d’une amende. Néanmoins ces deux infractions ne sont poursuivies que sur plaintes de la partie lésée, précise-t-il.
Tant qu’on cherchera pas à comprendre les vraies raisons qui poussent les hommes à trouver d’autres femmes et essayer d’y trouver les solutions, ce problème de concubinage subsistera.
Et je me demande pourquoi y’a des régions qui sont plus touchées que les autres!!
Des toutes les façons, et les hommes et les femmes, tous sont responsables. L’administration devrait sensibiliser sur les méfaits du concubinage tout en appliquant la loi.