Cette pathologie psychique est peu connue. Une personne atteinte de ce trouble mental a du mal à maîtriser ses émotions. Elle traverse des épisodes dépressifs puis des épisodes maniaques.
Alain Joseph Hatungimana, Secrétaire général de l’association Psychologues Sans Vacances explique qu’un malade peut passer par les deux épisodes à la fois. On parle de trouble bipolaire.
Le “mal compris” de la société.
La plupart du temps, les bipolaires sont rejetés par leurs proches et leur entourage. « Beaucoup de personnes ont peu d’information sur les malades mentaux. Nous ne sommes pas dépourvus d’intelligence. Nous sommes conscient et comprenons ceux qui nous méprisent et nous rejettent. Cette stigmatisation est souvent un obstacle à la guérison », insiste Fabrice Ndayirukiye, un patient.
Cette maladie a des causes multifactorielles, y compris génétiques, biologiques et socio environnementales. Malheureusement, dans certains cercles religieux, cette pathologie est souvent confondue avec la possession démoniaque, comptant sur la prière pour la guérison.
Qu’en est-il de la subvention des malades ?
La prise en charge bipolaire n’existe plus. « En novembre 2020, le Ministère de la Solidarité a interrompu son aide en médecine. Certains patients ont rechuté et d’autres sont endettés parce que ces médicaments sont coûteux », déclare Chantal Niyonzima, une bipolaire.
« Je demande à l’État burundais, dans la mesure du possible, de faire en sorte que nous, les patients bipolaires, comme ceux qui souffrent du VIH et du diabète, soyons traités. », ajoute-t-elle.
L’Association des psychologues sans vacances demande l’initiation d’un programme national de santé mentale et la création d’un collège de psychologues pour faire face aux défis qui hantent ce secteur. Par ailleurs, pour le traitement des malades, un programme est nécessaire pour garantir une guérison. À cette fin, le nombre de psychologues de santé mentale devrait être augmenté. D’ici là, on ne compte que 4 psychologues dans tout le pays.