Près d’une centaine de personnes sont mortes dans des pluies torrentielles qui se sont abattues sur Bujumbura dans la nuit de dimanche.
Dans une interview accordée aux médias lundi matin au nord de la ville de Bujumbura, le Ministre de la sécurité publique Gabriel Nizigama, donnait un bilan provisoire de 50 victimes, alors que le nombre continuait à s’alourdir.
Selon notre constat sur terrain dans le camp Socarti de la police au nord de Bujumbura, dans la commune de Kamenge, 29 corps étaient gardés dans ce camp, en attente des membres de leurs familles « pour les identifier » afin de procéder à un enterrement qui a finalement eu lieu lundi soir.
« Nous n’avons pas de place suffisantes dans les morgues et on va procéder à un enterrement aujourd’hui même », déclarait le Ministre Nizigama dans une interview.
Selon lui, il y avait des centaines de portées disparues et les recherches par les corps de sécurité et d’autres agences spécialisées étaient toujours à l’œuvre, selon le Ministre de la sécurité publique.
Le Gouvernement burundais dit avoir pris d’autres mesures pour venir en aide aux victimes. Selon Nizigama, le Gouvernement devait payer tous les frais funéraires des victimes, tandis que les blessés selon lui, seraient assistés par le gouvernement dans leurs soins.
« Le Gouvernement va payer les factures des victimes » annonçait le Ministre de la Sécurité Publique.
La majorité des victimes sont des enfants, car, sur un total de 29 cadavres trouvés dans le camp Socarti, deux seulement étaient des adultes.
Enveloppés dans des pagnes, des draps, et étendus sur des nattes, les victimes avaient été repêchés dans les caniveaux, d’autres découvertes dans leurs maisons, d’autres dans leurs voitures coincées dans des rues endommagées par les crues des eaux.
Les larmes, les lamentations étaient lisibles sur les visages de certains habitants des quartiers nord de la ville de Bujumbura. Selon ces mêmes habitants, il y a eu même des familles « totalement décimées par cette catastrophe ».
C’est le cas d’une famille de Gatunguru dont quatre enfants sont morts sur le champ alors que le cinqui-me a succombé sur ses blessures à l’hôpital, laissant leurs parents blessés.
Les femmes, les hommes, les autorités publiques, à commencer par le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Ministre de la Sécurité Publique, le Ministre de l’Intérieur et celui de la Solidarité Nationale étaient tous dans le camp Socarti, entourés d’une foule de gens venues chercher les leurs.
Même les autres quartiers n’ont pas été épargnés. Le tronçon, Centre-Ville-Aéroport n’est pas bien praticable. Des inondations sont toujours visibles, alors que la pluie avait cessé.
Dans la commune de Buterere, au nord de la ville de Bujumbura, des centaines de maisons, surtout celles en matériaux non durables, ont été détruites, selon notre constat.
Dans la commune de Kinama, toujours au nord de la ville, c’est la même chose. Des maisons en ruine sont visibles et des victimes sont aussi signalées.
{ {{Une catastrophe « prévisible »}} }
La catastrophe est le nom utilisé, et par les experts de la pluviométrie et par le Gouvernement du Burundi. Professeur Sabushimike Jean Marie, de l’Université du Burundi dit que cette situation était plutôt prévisible.
L’expert en prévention des risques déplore la légèreté des moyens que le Gouvernement du Burundi accorde à la police de protection civile.
Des plans de sauvetage sont déjà élaborés dans des textes des experts mais ne sont pas pris en considérations par l’autorité.