Rwasa: Sa comparution empêchée par le ministre de l’intérieur

    0
    536


    La comparution d’Agathon Rwasa devant le parquet près la Cour d’appel de Bujumbura a raté à la dernière minute. Il devrait être auditionné sur le dossier du massacre de plus de 160 Banyamulenges survenu en 2004, à l’époque où il était président du mouvement rebelle Palipehutu fnl.

    Une première dans l’histoire de la justice au Burundi, l’annonce de la suspension de cette audience a été faite par le ministre de l’intérieur. « Je l’ai appris du ministre de l’intérieur au téléphone alors que j’étais en route vers le parquet près la Cour d’appel de Bujumbura où je devrais comparaitre», a précisé Agathon Rwasa.

    Agathon Rwasa critique aussi la manière dont la convocation lui a été signifiée. Lorsqu’on lui a amené la convocation, Agathon Rwasa dit qu’il a vu 11 policiers. « Une convocation pouvait être amenée par un concierge ou un planton ». Ce politicien voit dans tout cela le harcèlement judiciaire qui n’a d’autres visés que l’empêcher de participer dans les prochaines élections. « Je crois qu’ils ont tout fait pour me dénigrer, si leur leçon a été bien apprise, personne ne votera pour moi, et s’il advenait que quelqu’un ne se fit pas de leur leur leçon, il votera pour Rwasa parce que c’est mon sympathisant, c’est son droit ».

    Ce politicien indépendant rappelle qu’il jouit, lui comme tous les autres anciens membres des groupes rebelles, l’immunité provisoire, qu’ils jouissent en vertu de différents accords signés. L’article 8 du code électoral qu’il a évoqué est clair à ce sujet, a-t-il expliqué. Cette disposition dit que toute personne ayant bénéficié de l’immunité provisoire, en attendant les conclusions du tribunal spécial pour le Burundi et de la commission vérité et réconciliation, continue de jouir de ses droits civils et politiques, nonobstant toute condamnation éventuelle déjà prononcée.

    Cette comparution allait avoir lieu au moment où l’ancien porte-parole du mouvement Palipehutu-Fnl, Pasteur Habimana, était à sa 4e comparution sur le même dossier.

    Devant le même parquet, Il a, dès la 1ere comparution, évoqué cette immunité qu’il bénéficie en vertu de l’accord de paix signé en 2006. Agathon Rwasa a développé les conditions qui pourront justifier la levée de cette immunité. Au moment des conclusions de la commission vérité et réconciliation ou du tribunal spécial pour le Burundi, toute personne qui aura été élue à quelque fonction que ce soit, si elle est jugée coupable, perdra automatiquement les prérogatives qu’elle aura acquises par les élections.

    Pour Agathon Rwasa, tant que cette immunité provisoire n’est pas levée, aucune juridiction nationale n’est compétente pour le poursuivre. « Je suis couvert par l’immunité au même titre que le Président de la République, au même titre que les autres politiciens qui ont été au Burundi depuis 1962 jusqu’à la fin de la période des élections », a-t-il annoncé. Il se demande d’où tirent le sursaut, les juridictions burundaises qui n’avaient pas agi depuis 2007, 2008, 2009,2010, et qui veuillent activer le dossier à quelques mois des élections.

    {{ L’ambiance était autre}}

    Des centaines de fidèles à Agathon Rwasa s’étaient rassemblés devant les buildings abritant le parquet près la Cour d’ Appel de Bujumbura, depuis la petite matinée de ce lundi. Ils scandaient des chansons de soutien à leur leader, avec un mot d’ordre qu’on pouvait entendre en passant. « Discipline, discipline, umu Fnl arangwa na discipline : Pour dire que les membres des fnl sont toujours disciplinés.

    Certains aidaient la police à assurer la sécurité routière qui devenait difficile à maitriser à cause de l’effectif des fidèles d’Agathon Rwasa qui ne cessait d’accroitre, paralysant ainsi la circulation dans la chaussée du Prince Louis Rwagasore. L’un d’eux, en costume, tenant sa Bible dans les mains avec sa petite valise, nous a précisés qu’il est arrivé sur les lieux à 1h du matin.

    Quand la voiture à bord duquel se trouvait A. Rwasa est arrivé, ils l’ont encerclé, et l’ont poursuivi en courant jusqu’à sa résidence à Kiriri. La police a suivi le mouvement en assurant l’ordre mais n’a touché personne. Un officier de la police qui a tenté d’accéder au domicile d’A. Rwasa en a été empêché par ses fidèles.

    Après un discours court, où il a remercié ses fidèles en quelques mots, A. Rwasa les a demandés de rentrer chez eux, et ils se sont exécutés.

    LAISSER UN COMMENTAIRE

    S'il vous plaît entrez votre commentaire!
    S'il vous plaît entrez votre nom ici