Certains des anciens éleveurs récemment chassés de la réserve naturelle de la Rukoko se sont déjà installés dans certaines localités frontalières de la République démocratique du Congo. Information confirmée par l’association des éleveurs de Gihanga, qui pourtant se dit contre ce comportement de certains éleveurs. Outre ceux qui sont déjà partis, il y a d’autres éleveurs qui sont prêts à partir selon le secrétaire de cette association des éleveurs.
Selon Jean Olivier Bandusha l’unique raison qui les pousse à quitter le pays est que leurs vaches n’ont plus où brouter. « Aujourd’hui amaigries, nos vaches errent dans la nature comme des animaux sauvages depuis qu’elles ont été chassées de leurs étables ».
Malgré les difficultés auxquelles font face les éleveurs après que leurs étables aient été brulées par les militaires, Jean Olivier Bandusha les appelle à ne pas disperser ce patrimoine national.
L’association des éleveurs de Gihanga fait savoir qu’elle ne s’est pas opposée à l’application du décret présidentiel qui leur demande de quitter cette réserve naturelle. Nous sommes aussi pour la préservation de la nature, a dit le secrétaire de cette organisation. Il demande plutôt un délai de grâce pour l’appliquer. « Ce décret a été appliqué hâtivement, sans que nous soyons avisés ».
La réserve naturelle de la Rukoko abritait plus de 120 mille vaches. Vers la fin du mois de novembre. Ces vaches ont été chassées de cette réserve naturelle située en commune Gihanga de la province Bubanza. Pourtant l’association des éleveurs déplore que ce décret soit appliqué pour une partie des éleveurs.
Jean Olivier Bandusha confirme que les vaches de certains dignitaires sont toujours gardées dans cette réserve naturelle. D’autres sociétés comme la Cogerco qui exploite le coton, Tanganyika Business Company qui cultive les cannes à sucre ne s’inquiètent pas selon toujours ce secrétaire de l’Assegi Tworore.
Pour le ministre de la défense nationale, cette question concerne plusieurs ministères. Il y a la réserve naturelle gérée par le ministère de l’environnement et le ministère de l’agriculture qui a aussi dans ses attributions l’élevage, donc les vaches qui étaient gardées à Rukoko.
Au cours d’une conférence de presse animée vendredi de la semaine passée, le Général Pontien Gaciyubwenge a précisé que le ministère de la défense intervient pour assurer la sécurité sur la frontière avec la République démocratique du Congo.
Sur la question de savoir où ces vaches doivent être installées, lui aussi a indiqué qu’il n’a pas de réponse à ce sujet. « Vous pouvez vous demander vous aussi où ces vaches peuvent aller, moi aussi j’en sais rien ».
