Triple assassinat des sœurs italiennes, un dossier qui dérange

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    Le dossier d’assassinat des 3 sœurs italiennes de la paroisse Guido maria conforti fait la chronique des médias burundais depuis que le journaliste Bob Rugurika est emprisonné pour avoir diffusé la voix de l’une des personnes qui affirme avoir participé dans l’exécution de ces religieuses de la congrégation des sœurs xavériennes. Ce présumé assassin a d’ailleurs fourni les noms des hauts gradés de la police et des civils qui auraient planifié cet assassinat. Les noms du Lieutenant Général Adolphe Nshimirimana, ancien patron du service national des renseignements, Ayubu, un certain commissaire de la police nationale, et Guillaume Harushimana, le chargé des finances au centre jeune Kamenge ont marqué les révélations de ce policier qui a été interviewé par la Radio publique africaine.

    La justice burundaise, au lieu d’explorer les pistes données par ce policier présumé assassin, a incriminé le journaliste Bob Rugurika qui a mené les investigations. Il est aujourd’hui poursuivi pour complicité dans l’assassinat des sœurs, pour violation du secret d’instruction et pour manquement à la solidarité publique. Le porte parole du Procureur général de la République a conditionné sa libération provisoire par la mise à la disposition de la justice du policier interviewé. Mais, c’est une manière d’étouffer ce dossier selon une certaine opinion, qui n’espère pas que la lumière sera un jour faite sur cette affaire.

    Le Professeur Gertrude Kazoviyo, membre de la ligue Iteka, une association de la société civile, trouve anormal que d’autres dossiers d’assassinat ciblés restent dans les tiroirs des parquets au lieu de faire objet d’enquêtes minutieuses pour que lumière soit faite. Cette analyste des discours fait également savoir que les propos récemment tenus par le porte parole du Procureur général de la République sur le dossier du journaliste Bob Rugurika, traduisent le manque de volonté du ministère public de faire ses enquêtes. Samedi dernier, Agnès Bangiricenge a précisé que Bob Rugurika bénéficierait de la liberté provisoire si il présentait l’un des présumés assassins des 3 sœurs, interviewé par la Rpa, à la justice. Ce travail ne revient pas plutôt à un journaliste. « Bob ne travaille pas pour le ministère public », a dit Gertrude Kazoviyo.

    Le Professeur Kazoviyo rappelle quelques dossiers qui semblent avoir été jetés dans les oubliettes des parquets. Elle parle du dossier de l’assassinat de 2 sœurs qui travaillaient à l’hôpital de Kiremba dans la province de Ngozi en 2011, le dossier des exécutions extra judiciaire qui ont suivi les élections de 2010), celui d’Ernest Manirumva, ancien vice président de l’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (olucome) assassiné en 2008, et d’autres…… « C’est légitime de se poser la question de savoir si ce ministère public a réellement la volonté de travailler sur ce dossier d’assassinat des 3 sœurs, si ce ministère public veut réellement traduire devant la justice les vrais assassins des 3 religieuses.

    Depuis que les noms de ceux qui ont participé d’une manière ou d’une autre dans la planification de l’exécution de ces 3 religieuses ont été révélés par le policier interviewé par la Rpa, le civil Guillaume Harushimana a multiplié les interventions de démenties de cette information. Avant que le directeur de la Rpa ne soit emprisonné, Guillaume Harushimana l’avait fait convoquer devant le conseil national de la communication. Il a intervenu à la radio et télévision nationale pour précisé qu’il était au Rwanda pendant la période où le crime a été commis. Ce lundi, lui et une trentaine de ses proches ont manifesté devant la Rpa. Cette manifestation, qui n’a pas été informée à l’administration, a été bien gérée par la police qui a assuré la sécurité routière. A ce sujet, les organisations de la société civile apprécie positivement le comportement de la police devant les grilles de la RPA, elles en appellent tout de même à faire preuve du professionnalisme démontrer ce lundi.Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, lui dénonce le traitement de faveur en évoquant la brutalité avec laquelle la police national a tenu à réprimer la manifestation qu’il avait organisé l’an 2014.Guillaume Harushimana et les siens ont quitté les lieux sereinement, après l’intervention du Commissaire Régional de la Police. Gabriel Rufyiri qui n’est pas apparemment “Guillaume Harushimana”, il voudrait bien que cet homme cité dans les enquêtes de la RPA soit traduit devant les juridictions burundaises.

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