Des habitants de la colline dondi située en zone et commune Musigati de la province Bubanza reconnaissent l’égalité de genre entre tous les hommes et toutes les femmes devant la loi. Néanmoins, se basant sur la répartition foncière et des tâches, des hommes se taillent la part du lion d’où l’inégalité des parts lors du partage des terres familiales. Des tâches réservées uniquement aux hommes constitue le handicap au développement selon des femmes de la localité qui demandent d’être sensibilisées sur l’égalité du genre.
Des habitants rencontrés sur la colline Dondi zone et commune Musigati en province Bubanza indiquent que même si les hommes et les femmes sont égaux devant la loi, il y a encore des droits auxquels les femmes n’accèdent pas notamment partage équitable des terres familiales.
« Si on parle de l’égalité de genre c’est compréhensible. Mais ici chez nous, nous avons une autre conception. Se basant sur le partage des terres familiales, la culture burundaise est claire que la femme ne peut en aucun cas hériter de ces parents. Et si ça pouvait être le contraire, ce serait de la violence envers nous les hommes», constate un habitant de Musigati.
De plus un autre homme explique qu’il y a des tâches propres à chaque catégorie de personnes : « bien sûr, les tâches se diffèrent d’un genre à un autre .Par exemple, une femme ne peut pas élaguer les palmiers, seuls les hommes en sont capables ».
{ {{La fatigue d’une femme souvent passée sous silence}} }
Cependant certaines femmes déplorent que cette inégalité dans la répartition des tâches entre les hommes et les femmes causent une fatigue chez ces dernières: « il est probable que les hommes tout comme les femmes soient fatigués .Mais déplorable est de voir un mari qui ne porte rien au moment où son épouse porte un enfant sur son dos, le bidon plein d’eau sur sa tête et une houe à la main alors qu’ils ont passé la journée ensemble notamment dans les champs. La femme n’a pas de repos car après toutes ces travaux, la cuisson lui reste redevable »,regrette-t-elle.
Des hommes soucieux de leurs épouses, stigmatisés dans une société
« Quand on découvre qu’il y a un homme qui aide sa femme à faire la cuisson, d’autres hommes vont dire que celui-ci serait ensorcelé par sa femme .De plus, il sera mis à la quarantaine de ses pairs. Craignant leurs jugements, on verra cet homme abandonner à aider sa femme », raconte une autre femme.
Bien que ces préjugés existent, un autre homme condamne ce comportement expliquant qu’il n’y a rien de mal quand un mari aide sa femme car le foyer appartient à deux conjoints : « normalement, ceux qui le croient ainsi sont des gens qui ne sont pas gentils. Au fait le foyer doit être géré à deux mais cela n’empêche pas que chacun le fasse de sa manière .Si non, ils devraient s’entraider mutuellement car il n’y a pas de travail que l’homme peut faire mais qu’une femme ne le peut pas».
{ {{En réalité c’est quoi l’égalité du genre ? }}}
Clémence Bununagi consultante en genre fait savoir que l’égalité genre signifie, jouir les mêmes droits que les autres quelle que soit son appartenance sociale : « l’égalité de genre c’est en fait l’égalité entre les différentes catégories de personnes sans considération de leur différence en sachant que quelle que soit son appartenance sociale on a les mêmes droits et on doit avoir les mêmes opportunités ».
{ {{Que faudrait-il faire pour qu’il y ait l’égalité du genre au Burundi ?}}
}
Clémence Bununagi propose que pour qu’on atteigne l’égalité de genre au Burundi, il faut qu’il y ait le changement de normes et valeurs qui fait que la femme soit inférieure à un homme et puis lance un appel vibrant à l’endroit du gouvernement de mettre en place des lois en tenant compte du principe de l’égalité de genre.