Une histoire d’amour entre une piste de course et une aveugle 

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    Elle est âgée de 19 ans lorsqu’elle commence à participer dans des compétitions pour aveugle tant nationales qu’internationales. Quels sont les obstacles auxquels elle a dû faire face ? Quelle technique utilise Aline Venantie sur une piste alors qu’elle est sous l’emprise de la cécité ? Elle nous explique. 

    Née en commune Gitega dans la province de Gitega, Aline Venantie Manirakiza montre sa passion pour la piste en pleine adolescence. « Il y a 6 ans, un coach sportif est venu à l’école. Il m’a observée puis m’a dit que je pouvais être une bonne athlète. Quand j’ai commencé à m’entrainer, je suis tombée amoureuse de la piste de course », nous dit Aline.

    Pour devenir une professionnelle de la course, Aline s’entraîne souvent. Son coach, Omer Habimana, explique comment se déroule les entraînements. « Dans un premier temps, j’entraîne le guide. C’est une personne qui n’a pas ce problème de malvoyance qui aide Aline à courir. Après, c’est le tour de Venantie. Je dois faire à ce qu’Aline et son guide soient une seule personne lors des courses. Avec le temps, une complicité entre les deux s’est créée », dit Omer Habimana l’entraîneur d’Aline.

    Une carrière pour laquelle elle a risqué sa vie 

    Incomprise par sa famille et son voisinage, Aline a mené un combat acharné pour se faire comprendre. « Lorsque j’ai décelé mon talent, je me réveillais tôt le matin pour faire du sport. Ma famille me croyait folle. » Dit-elle. « Dès fois, j’ai manqué de nourriture suffisante, faute de moyens, ce qui m’empêchait d’avoir la force de courir. Avec le temps, mes proches ont remarqué l’importance de l’athlétisme. Ils me laissent voyager et m’entraîner aussi longtemps que j’en ai envie », ajoute Aline avec un sourire.
    Victime d’agression, Manirakiza est tenue de déménager. « J’ai été agressée plusieurs fois par des malfaiteurs croyant que j’ai de l’argent gagnés dans les compétitions. Voyant que je risquais de perdre ma vie, mon coach m’a cherché un abri au CENAR », confie-t-elle.

    Des compétitions internationales 

    En avril 2019, elle a participé aux Jeux olympiques Africains au Maroc et a remporté deux médailles : le premier en argent et le second en bronze. Cette compétition lui a d’ailleurs ouvert de grandes portes. Le 4 novembre 2019, elle a représenté le continent africain à Dubaï. Cette année 2020, elle participera aux jeux paralympiques qui se dérouleront au Japon, à Tokyo comme le confirme Omer Habimana, le directeur technique national du comité paralympique du Burundi.
    Cette jeune demoiselle a déjà fait ses preuves. Avec elle, les gens ont compris que les personnes vivant avec handicap de malvoyance ont cette capacité de participer à certains sports, à la même marche que ceux qui n’ont pas ce handicap.

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