La Commission Electorale Nationale Indépendante CENI a rejeté quatre candidatures à la présidentielle et en a retenu six parmi les 10 déposés. La CENI révèle que les candidats non acceptés ont déposé des dossiers ne remplissant pas les conditions exigées par le code électoral et la constitution.
Cela ressort d’une réunion de présentation des résultats de l’analyse des dossiers des candidats aux élections de mai prochain tenue ce mardi par la CENI. Pierre Claver Kazihise, président de cette commission, explique que les candidatures rejetées présentent des irrégularités. Il précise que l’analyse a été faite à base du code électoral et la constitution.
Selon lui, les dossiers non retenus sont ceux de Jacques Bigirimana qui représente le parti FNL, Anicet Niyonkuru représentant du parti CDP, Valentin Kavakure du parti FPN Imboneza et Domitien Ndayizeye, candidat de la coalition Kira Burundi.
Il ajoute que les candidatures acceptées sont celles de quatre partis politiques et celles de deux indépendants. Les dossiers desdits partis appartiennent à Evariste Ndayishimiye qui représente le parti au pouvoir, Agathon Rwasa pour le CNL, Gaston Sindimwo de l’UPRONA ainsi que celui de Léonce Ngendakumana du parti Sahwanya-Frodebu. Les indépendants sont Francis Rohero et Dieudonné Nahimana.
Le président de la CENI précise que les candidats dont les dossiers n’ont pas été retenus et qui ne sont pas satisfaits de la décision de la commission peuvent faire recours auprès de la Cour constitutionnelle dans un délai de deux jours comme le prévoit le Code électoral.
Verdict pas convaincant pour certains
Les partis FPN Imboneza et FNL disent qu’ils ont été surpris par la décision de la CENI. Valentin Kavakure, candidat présidentiel du FPN dit que cela peut être une stratégie pour les décourager ou un moyen de les distraire pour renoncer à la course électorale.
Pour ce qui est de l’origine du rejet de leur dossier, Valentin Kavakure indique que le formulaire de notification de la décision de la CENI présente quatre commentaires. Ces derniers sont : la déclaration de nationalité non conforme, nombre de parrains inferieurs au nombre exigé par le code électoral, le dossier de parrainage incomplet et signatures suspectées sur certains documents. Pour cela le candidat de la FPN précise qu’ils vont saisir la cour constitutionnelle afin qu’ils puissent continuer le processus électoral.
Pour le parti FNL, la CENI lui reproche de soumettre un dossier contenant des irrégularités. Il s’agit notamment du manque d’équilibre genre et ethnique dans le dossier des parrains ainsi que leur lieux de résidence mentionnés sur les attestations de résidence qui ne correspondent pas à ceux mentionnés sur les extraits du casier judiciaire. Jacques Bigirimana, le président de ce parti indique que ces irrégularités qui leur ont été notifiées par la CENI ne tiennent pas.
« Cela n’a pas été convaincant parce que nous avons bel et bien montré que pour avoir un extrait du casier judiciaire, on présente une carte nationale d’identité. Or, ce qui est mentionné comme résidence ne doit pas nécessairement être le même contenu sur l’attestation de résidence actuelle et l’extrait du casier judiciaire. Parce qu’on peut obtenir une carte d’identité aujourd’hui et changer de résidence par après. Donc le lieu de résidence aura changé », dit Bigirimana.
Il indique également que le code électoral ne parle que de la diversité ethnique sans préciser qu’on doit mentionner sur le papier l’ethnie, le genre, ou l’origine. Il annonce que son parti va également saisir la Cour Constitutionnelle.
L’article 97 du code électoral stipule que chaque candidature aux élections présidentielles doit être parrainée par un groupe de deux cent personnes, formé en tenant compte des composantes ethniques et du genre. Ce groupe doit revêtir un caractère national.