Le monde célèbre la journée internationale de l’élimination des violences à l’égard des femmes et des filles, le 25 novembre de chaque année. Bien qu’il y ait une campagne de 16 jours d’activisme contre ces violences, au Burundi, les concernées le perçoivent de manières différentes.
Les Nations Unies indiquent qu’aujourd’hui, la violence à l’égard des femmes et des filles constitue l’une des violations des droits humains les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices dans le monde. Elle englobe les formes de violences physiques, sexuelles et psychologiques.
Cet organe international définit ces violences par la violence d’un partenaire intime (coups, violences psychologiques, viol conjugal, féminicide), la violence sexuelle et le harcèlement (viol, actes sexuels forcés, avances sexuelles non désirées, abus sexuels sur enfants, mariage forcé, harcèlement dans la rue, harcèlement criminel, cyber-harcèlement), le trafic d’êtres humains (esclavage, exploitation sexuelle), etc.
Pour tenter de mettre fin à toute sorte de violences, en 1991 des activistes du premier Institut international pour le Leadership des femmes ont marqué 16 jours d’activisme du 25 novembre au 10 décembre de chaque année depuis 1991. Cependant les violences faites aux femmes persistent. Selon le communiqué de l’ONU Femme du 25 Novembre 2020, 243 millions de jeunes filles et de femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences sexuelles et/ou physiques de la part d’un partenaire intime au cours de l’année écoulé.
Certaines burundaises sont sous-informées
La majorité des femmes cultivatrices de Muyinga indique qu’elle n’a aucune information en rapport avec la campagne d’activisme contre les violences basées sur le genre. Ces femmes précisent qu’elles n’ont jamais entendu parler de cette histoire. « Durant ces 16 jours de campagne d’activisme, je ne sais pas ce qui se fait. Je n’ai jamais entendu parler de cette campagne. Car je n’ai même pas de poste récepteurs», raconte une femme de la colline Cibari.
D’autres confondent cette campagne à une campagne dédiée à la protection des victimes de violences sexuelles. Par contre, les femmes faisant parti des mouvements associatifs de la colline Cibari témoignent qu’elles sont au courant de cette campagne. Elles signalent qu’elles y ont déjà participé. « Cette campagne nous a été d’une grande utilité. Car auparavant, si une femme est menacée ou violée, elle ne savait pas qu’elle pouvait aller porte plainte ou se rendre aux centre de prise en charge des victimes de violences sexuelles», explique Floride Nyabenda.
Ces femmes disent que les organisateurs de ce genre de campagnes devraient tenir compte des femmes rurales qui restent sous informées sur ces activités portant sur l’élimination des violences à l’égard des femmes et des filles.
Interventions locales contre ces violences
Dans une déclaration sortie le mardi 25 novembre, la ministre de la solidarité nationale, des affaires sociales, des droits de la personne humaine et du genre, a dit que cette journée survient au moment où le Gouvernement renforce ses interventions en faveur de la lutte contre ces violences. Imelde Sabushimike annonce que ladite campagne de 16 jours sera consacrée à la sensibilisation contre toute violence faite aux femmes et aux filles.
« Au cours de cette campagne, plusieurs activités sont organisées. Plus particulièrement, la vulgarisation de la loi spécifique portant prévention, protection des victimes et répression des violences basées sur le genre à l’endroit des différents leaders » martèle-t-elle.
Le lancement officiel a eu lieu vendredi 27 novembre 2020, au chef-lieu de la province Muramvya, sous le thème « Orangeons le Burundi : ensemble pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles ».