Au Burundi, plus de 80 % des agriculteurs sont des femmes. Ce chiffre souligne leur importance dans la gestion des ressources naturelles et leur responsabilité dans la lutte contre les changements climatiques. Leur engagement dans une agriculture respectueuse de l’environnement est donc essentiel.
Dans le quartier Mugirigiri, situé dans la zone Mutimbuzi (anciennement Maramvya), plusieurs femmes ont adopté des techniques agricoles durables. Elles tracent des courbes de niveau pour limiter l’érosion des sols et protéger leurs cultures des fortes pluies.
Euphemie Ntamavukiro, agricultrice qui exploite les cultures vivrières pour nourrir sa famille, explique qu’elle utilise désormais des herbes stockées pour produire du compost organique. Rencontrés dans son champ en train de planter du manioc avec de tiges à la main, cette femme affirme que ce fertilisant naturel améliore la qualité du sol et renforce la productivité : « Depuis que j’ai commencé à utiliser cette méthode, la récolte s’est doublée, voire même triplée. J’ai constaté enfin que certaines techniques agricoles sont indispensables pour améliorer la productivité. », confie-t-elle.
Bien plus, souligne Claudine Hakizimana, elle aussi cultivatrice à Mugirigiri, grâce aux connaissances acquises lors des séances de formation, son travail connaît du succès. Croisés dans son champ de riz où elle le préparait pour une nouvelle plantation, cette femme témoigne qu’en appliquant les enseignements reçus sur l’adaptation aux changements climatiques, elle n’a plus connu de pertes de récolte, contrairement aux années précédentes. « Grâce aux formations suivies, j’ai transformé ma manière de travailler la terre. Les conseils reçus m’ont permis de mieux faire face aux aléas climatiques. Aujourd’hui, mes récoltes sont régulières et je ne subis plus de pertes comme auparavant. », se réjouit-t-elle.
Des résultats concrets grâce aux formations
Responsable de l’agriculture dans la zone Mutimbuzi, Odette Ndayizeye souligne que les formations dispensées ont permis des avancées notables. En deux ans, renchérit-t-elle, la zone a livré 35 tonnes de maïs au centre Anagessa, un record jamais atteint auparavant : « Grâce aux nouvelles connaissances partagées, nous avons franchi un cap important. En peu de temps, nos rendements ont atteint un niveau inédit. C’est une vraie fierté pour toute la communauté. »
Bernadette Hakizimana est experte en développement inclusif et en protection de l’environnement. Selon elle, il est crucial de former les jeunes femmes rurales aux techniques agricoles qui préservent l’environnement : « C’est eux qui sont les premières touchées par les catastrophes climatiques, car elles assurent une main d’œuvre importante pour l’agriculture au Burundi, et sont en première ligne pour l’approvisionnement alimentaire des familles. »
Ce message prend tout son sens à l’occasion de la Journée internationale de la femme rurale, célébrée chaque 15 octobre, sous le thème « la femme rurale et la protection de l’environnement ». Une reconnaissance méritée pour celles qui, chaque jour, cultivent la terre et préservent l’avenir.




