L’Assemblée Nationale burundaise tire une sonnette d’alarme sur un risque environnemental auquel fait face la ville de Bujumbura (et le pays entier) après le passage des pluies diluviennes du mois de février cette année.
La commission Permanente de l’Agriculture, de l’Elevage, de l’Environnement et du Développement Communal qui présentait ce mercredi son rapport de l’excursion faite dans différents endroits dans et en dehors de la ville de Bujumbura, s’est montrée préoccupée par le « non respect des normes cadastrales » ou de l’urbanisme dans les constructions en ville comme à l’intérieur du pays.
Le président de cette commission, Diomède Ntangamajeri (photo), alerte que 6 artères principaux qui mènent vers la capitale « sont menacés sur plusieurs points » même si les « travaux de réhabilitation sont en cours» sur certains points.
Selon ce député, « les rivières qui traversent la ville de Bujumbura sont devenues des dépotoirs, ce qui conduit à la pollution du Lac Tanganyika ».
Il donne ici l’exemple de la commune de Buyenzi, dont certains des habitants jettent des ordures dans la rivière Ntahangwa qui traverse cette commune.
Ces députés qui recommandent tout de même « une politique nationale de reboisement », déplorent l’absence des arbres sur les montagnes surplombant la ville de Bujumbura.
Alors que les rivières qui traversent la ville de Bujumbura ne sont pas canalisées, les députés tirent la sonnette d’alarme sur les constructions anarchiques qui s’observent dans les lits des rivières, et même un curage non encadré de ces mêmes rivières.
La mission des députés a aussi jeté un œil sur les centres de traitements de déchets.
Déplorant l’existence d’un seul centre de ces activités, les députés ont aussi appelé à la construction d’un autre centre au sud de la capitale Bujumbura, pour desservir le sud de la capitale.
Festus Ntanyungu, qui avait introduit cette idée de constater la situation de l’environnement s’est montré lui aussi préoccupé par le fait que les communes n’ont pas des structures solides dotées des moyens financiers importants pour faire face aux catastrophes naturelles. Aucune commune ne dépasse 50 millions de francs burundais pour son budget annuel.
Le président de l’Assemblée Nationale Pie Ntavyohanyuma qui dirigeait les travaux s’est aussi montré moins tolérant envers la destruction des voies publiques au vu même de certains cadres du Gouvernement dont les ministres.
Donnant l’exemple du quartier huppé de Sororezo à Bujumbura, il s’est étonné qu’un particulier obstrue une route sans être inquiété bien que certains des ministres soient au courant de cette situation.
Pour rappel, le 9 au 10 février 2014, des pluies diluviennes se sont abattus sur les montagnes surplombant la ville de Bujumbura, faisant près d’une centaine de victimes dont la majorité était des enfants.
Les routes menant vers la ville de Bujumbura sont toutes endommagées et les menaces environnementale toujours d’actualité.