Kirundo/Porte flambeau en VIH-SIDA à l’intérieur du pays

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    La province de Kirundo occupe la première position en taux de séroprévalence au VIH/sida à l’intérieur du pays. Ce constat est de M. Jeanne Gapiya représentante de l’Association Nationale de Soutien aux personnes vivant avec le VIH/sida(ANSS).

    En déplacement dans la province de Kirundo à l’occasion de la célébration de la journée internationale de lutte contre le Sida, cette dame vivant avec cette maladie depuis 28 ans regrette qu’à Kirundo, la séroprévalence au VIH augmente au lieu de diminuer.

    2300 PVVIH (personnes vivant avec le VIH) sont sous prise en charge médicale dans cette seule province. A l’échelle nationale, le taux de séroprévalence est de 1.4%, Kirundo a une moyenne de 1.5% a-t-on appris des sources de l’ANSS à KIRUNDO.

    Dans cette province, des personnes dites évoluées (fonctionnaires et commerçants) hésitent à se faire dépister de peur de la stigmatisation dont sont encore victimes les PVVIH.

    Un certain Gahuguru vivant avec le VIH/SIDA depuis 18 ans révèle que certains de ses amis sont morts des infections opportunistes pour avoir refusé le dépistage et ainsi bénéficier des soins anti rétroviraux(ARV). Attitude illogique d’après le même séropositif remerciant les intervenant en matière du VIH pour la gratuité des ARV. Il rappelle qu’avant cette gratuité, il dépensait autour de 500000 Fr. par mois pour s’acheter les médicaments.

    Ne pas se faire dépister pour connaitre son état sérologique est une entrave à la lutte contre le Sida, fait remarquer Gahuguru, il y en a qui continuent à contaminer les autres sans savoir leur séropositivité.

    Pourquoi Kirundo ?

    Réverien Nzigamasabo, Gouverneur de la province Kirundo, donne les causes de la propagation du sida dans cette circonscription. Le concubinage en est la voie privilégiée. Des polygames contaminent deux, trois voire cinq femmes. L’ivresse des habitants se donnant facilement à la débauche est également évoquée par le gouverneur.

    In vino Veritas, la débauche sexuelle est une triste réalité même chez les jeunes non ivres, constat du même administratif. Des jeunes filles encore sur le banc de l’école adoptent des méthodes contraceptives, on se pose la question de l’avenir de ces enfants non mariés mais ayant déjà adopté le planning familial, regret du gouverneur de Kirondo. Pour lui, les jeunes filles ont pour le moment peur des grossesses non désirées et non pas le VIH/SIDA.

    Les ARV efficaces et gratuits pour le moment poussent certains individus à minimiser les impacts d’attraper le SIDA. Et de lancer un appel vibrant à ses administrés de changer de comportement car, estime M. Révérien, si la contamination continue à ce rythme, il sera un jour impossible de supporter les couts des services et médicaments offerts gratuitement aux PVVIH.

    Dans le même cadre de célébration de la journée internationale de lutte contre le Sida à Kirundo le weekend passé, M.Gapiya a remis à un ménage des orphelins une maison construite par l’ANSS. Elle en a profité pour demander aux séropositifs de se faire enrôler comme électeurs. Elle a demander aux politiciens de vendre de bons projets de société incluant le volet lutte contre le VIH/sida. Et aux séropositifs de voter pour les bons projets.

    Le gouverneur de Kirundo a de sa part invité les PVVIH à jouir de leurs droits politiques non seulement comme électeurs mais aussi en se faisant élire. Il estime que si cette catégorie est représentée par des élus dévoués à la cause des malades, leur voix aura plus d’incidence.

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