Plusieurs chefs d’Etat de la SADC et de la CIRGL sont attendus ce mercredi 26 décembre à Brazzaville, la capitale du Congo-Brazzaville, dans un sommet exceptionnel sur la République démocratique du Congo. A trois jours de la présidentielle en RD Congo et après une campagne marquée par des violences, Brazzaville ne cache pas son inquiétude face au risque d’une crise post-électorale, et des répercussions qu’elle pourrait avoir dans la sous-région, et dit vouloir adresser un message d’« apaisement » à tous les acteurs du processus électoral dans ce pays.
Cinq chefs d’Etat avaient confirmé leur présence la veille selon le site de RFI qui cite le ministre congolais des Affaires étrangères. Il s’agit du Sud-Africain Cyril Ramaphosa, le Namibien Geingob, président en exercice de la SADC, le Zambien Edgar Lungu à la tête de l’organe de défense et de sécurité de l’organisation, le Botswanais Masisi, et l’Angolais João Lourenço.
Le Rwanda et l’Ouganda ont prévu de dépêcher leurs ministres des Affaires étrangères. La grande inconnue dans ce sommet c’est la présence ou pas de Joseph Kabila le président de la RDC. Son conseiller diplomatique, Barnabé Kikaya, se plaignait que son pays n’ait été formellement invité que dans l’après-midi. « Un sommet de cette envergure ne s’improvise pas », et encore moins à quelques jours d’une élection qui mobilise les autorités, explique le conseiller.
Ce sommet témoigne d’un climat de « méfiance et d’inquiétude » dans les pays de la région. « La campagne a été d’une rare violence et le report du scrutin a créé le trouble », confie un diplomate à RFI. « Tout semble indiquer que cela pourrait déboucher sur une crise grave », s’inquiète également le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, qui dit vouloir « tendre une main fraternelle » à son grand voisin dans le respect de sa « souveraineté ».
Dans l’entourage du président angolais Denis Sassou Nguesso en même temps président en exercice de la CIRGL, on dit avoir un peu « hésité » avant d’initier ce sommet, échaudé par la « susceptibilité » dont a souvent fait preuve Kinshasa sur la question de sa souveraineté.
Suite à ces circonstances, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé ce mercredi au mois mars 2019 le report des élections dans les circonscriptions de Beni et Butembo, dans le Nord-Kivu, mais aussi à Yumbi, dans le Mai-Ndombe.