Le Tribunal de Grande Instance de Bujumbura vient de condamner à perpétuité sept personnes sur vingt et une, dont un certain Ngendakuriyo Innocent, alias Nzarabu, pour avoir tué sauvagement les 39 personnes la nuit du 18 septembre 2011 à Gatumba dans un bar connu sous le nom de “Chez les Amis”.
Parmi les grandes figures de ce procès condamnés à perpétuité figure un certain Kabizi et un certain Mabele, selon des sources du tribunal de Grande Instance de Bujumbura.
Une autre catégorie de condamnés est un groupe de neuf individus scindé en deux groupes, condamnés respectivement à cinq ans et à trois ans de prison.
Que ce soit ceux qui sont condamnés à perpétuité ou ceux qui sont condamné à trois ou cinq ans de prison, tous devront verser une somme de plus de 831.000.000 Francs Burundais de dommages et intérêts aux familles des victimes de ce carnage le plus sévère depuis 2005 au Burundi.
Cinq des vingt et un présumés de ce dossier ont été blanchis, selon cette source de la justice, dont deux officiers de l’armée, inclus le commandant des corps de Gatumba et un ancien employé du bar chez les Amis attaqué.
La sentence tant attendue a été prononcée presque à huis clos : aucun avocat, aucun média, … seul les juges et les accusés étaient présents dans cette audience publique.
Maître Fabien Segatwa, l’un des avocats de la défense, trouve anormal cet écart dans les peines infligées aux condamnés et dit qu’ils vont interjeter appel.
Le 18 septembre 2011, des hommes armés avaient fait irruption dans un bar situé dans un quartier touristique de Gatumba, vers la frontière avec la RD Congo, tuant sur place 39 personnes dont un enfant d’une année et quatre mois et sa mère.
Ce carnage avait poussé le Président burundais Pierre Nkurunziza qui devrait se rendre à New York le lendemain à reporter son voyage d’une journée, promettant de tracer les coupables et de les traduire devant la justice endéans un seul mois.
Un groupe d’enquêteurs a été vite nommé, mais a été devancé par le Service national de Renseignement qui a publié un rapport (confidentiel) mettant en cause certains leaders politiques de l’opposition du FNL, et certains jeunes de Gatumba dont un certain Innocent Ngendakuriyo, Kabizi et Mabelé.
Cependant, lors de ce procès qui a aussi été médiatisé, les présumés assassins ont mis en cause certains haut gradés de la police et des services de renseignement burundais d’avoir planifié l’arrestation d’un certain Carmel, alias Mukono du FNL, une aventure qui se serait transformée en ce carnage.
Le ministère public de son côté avait jugé inutile de convoquer à la barre les agents mis en cause par certains des accusés, car il disait ne pas avoir trouvé assez d’éléments à leur charge lors des enquêtes.