Le procès en audience publique d’une trentaine de jeunes membres du parti Msd s’est déroulé ce lundi dans une audience publique qui a eu dans des circonstances qui ont étonné plus d’un selon les avocats de la défense.
En effet, la Cour d’Appel de Bujumbura a préféré siéger dans les enceintes de la prison centrale de Mpimba où sont emprisonnés ces membres du Msd.
« Dans plus de 45 ans, seul ce dossier vient d’être instruit au niveau de la prison, c’est anormal, ça montre que ça ne présage pas de bonne augure », a déclaré Maître Dieudonné Bashirahishize, un des avocats de la défense.
Initialement, ce dossier allait être analysé au fond, mais les débats sur la forme ont dominé au cours de cette audience.
Le président du siège a d’abord appris à l’audience que certains dossiers ne sont pas encore parvenus à la Cour. Selon lui, le ministère public détenait certains dossiers qu’il n’a pas encore transmis à la Cour.
Les avocats de la défense ont dénoncé cette justification que s’est fait prévaloir le président du siège pour les apprendre que l’audience était reportée au 1er Décembre 2014. Selon Maitre Dieudonné Bashirahishize, cela montre que rien n’a été fait depuis la précédente audience publique du 22 Septembre dernier, puisque le ministère public avait fourmi les mêmes motifs.
La défense a également montré que le caractère public des audiences a été violé vu que la Cour a siégé dans un endroit « clos, réservé par nature aux prisonniers et aux visiteurs ».
Il s’agit d’une violation flagrante du code de procédure pénale, qui prévoit en son article 170 que tout procès doit être public, a précisé Maitre Dieudonné Bashirahishize.
Cela prouve à suffisance qu’il s’agit d’un dossier politique, a-t-il dit, avant d’indiquer que les dossiers de ce genre ne se gagnent pas devant les Cours.
L’audience publique a duré aux moins d’une heure. Il a été suivi par les leaders de certaines organisations de défense des droits humains.
Le président de l’Aprodh a distribué à tous les jeunes du Msd un document de 79 pages relatant l’historique de leur dossier depuis le 08 Mars, jour de leur arrestation à la permanence national du Msd.
Certains membres de ce parti ont failli s’affronter avec la police. Ils ont préféré rentrer à pied. La police a tenté de les en empêcher sans succès.