Un phénomène qui dure au moins une semaine, mais qui s’est accentué ce weekend, surtout vendredi et samedi, le phénomène de départ massif des habitants de la capitale Bujumbura.
Ce samedi, une foule nombreuse, jamais vue, était massée à la gare du Nord de Kamenge depuis 5heures du matin, en attente des véhicules qui se rendent à l’intérieur du pays, surtout dans les provinces de Muramvya, Kayanza, Gitega, Cankuzo, Ruyigi ainsi que dans une partie de Rutana.
Tous sont avec leurs bagages : valises, sacoches … d’autres ayant même des matelas et des coussins. Quand un minibus jaune, couleurs des véhicules effectuant des transports vers l’intérieur arrive, ils se précipitent pour occuper les places limitées des minibus de marque hiace n’ayant que 18 sièges.
Dans cette course, la chance revient aux célibataires, moins ou non accompagnés, ou à ceux n’ayant pas beaucoup de bagages. Une famille de 5 enfants a révélé qu’elle était à la gare du Nord depuis vendredi matin. Elle se demandait comment elle allait quitter cette gare à destination de Ngozi en commune Marangara.
Les raisons de ce déplacement sont variées, mais certains indiquent qu’ils fuient Bujumbura suite aux rumeurs véhiculées comme quoi il y aurait une attaque armée pour empêcher la tenue des élections de ce lundi. D’autres disent qu’ils partent pour élire dans leurs localités car ils se sont fait inscrire comme électeurs dans leurs communes natales.
Dans c mouvement, ce sont les propriétaires de bus qui en gagnent énormément car le coût du ticket de déplacement vers l’intérieur a presque doublé.
Ce mouvement s’était également observé quelques jours avant les manifestations anti-3è mandat de Pierre Nkurunziza, où beaucoup étaient retournés dans leurs provinces d’origines, d’autres choisissant de quitter tout simplement le pays pour l’exile, un mouvement qui continue à s’observer à quelques heures du premier scrutin attendu ce lundi 29 juin.
Les chiffres avancés par le HCR font état de près de 120.000 réfugiés burundais dont la majorité sont répartis en Tanzanie, au Rwanda, en République Démocratique du Congo, alors que quelques autres sont partis en Zambie et en Ouganda.