La sexualité reste un sujet tabou au Burundi. Alors ?

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    La culture burundaise interdit de vivre n’ importe comment sa sexualité. Néanmoins, des valeurs sexuelles anciennes n’ont pas été transmises aux nouvelles générations, ce qui peut engendrer de mauvaises conséquences. Un analyste estime qu’il y a des bases culturelles qui devraient servir d’exemple pour mieux vivre la vieille pratique.

    Benny Ndayishimiye est un conseiller conjugal et sexuel au sein du Forum pour une éducation affective et sexuelle (FEDAS). Son travail qui n’est pas des moins délicats, il l’exerce dans le domaine des jeunes, des célibataires et des mariés. Pour lui, le sujet de sexualité reste encore un tabou au Burundi. « C’est notre tradition. La sexualité, on la fait, on la vit, mais on n’en parle pas comme il le fallait. La vraie vérité, on la cache souvent ».

    Benny trouve malheureusement que de mauvaises conséquences liées au manque de formation, de connaissances dans le domaine, ne cessent d’augmenter. « Autour d’un sujet tabou, il y a la mondialisation, avec des effets internet, qui amplifient les pratiques sexuelles», soutient encore Benny.

    L’analyste du Fedas renchérit par ailleurs que la sexualité est un phénomène qui concerne et touche des personnes de tous âges : jeunes, moins jeunes même, adultes, hommes et femmes.

    Benny regrette en outre que la sexualité devient de plus en plus un phénomène complexe, du fait que quand elle s’en prend à un jeune, une plus ou moins jeune que lui est contaminée. « Une jeune fille peut ne pas s’empêcher de coucher avec un homme de l’âge de son père qui la côtoie avec des appâts d’argent ou d’autres biens trompeurs », déplore le conseiller conjugal et sexuel du Fedas.

    Des conséquences qui peuvent surgir des pratiques sexuelles incontrôlées, Benny cite notamment le fait qu’une fille tombe enceinte sans le désirer, des gens qui tombent malades du sida ou autres maladies sexuelles, etc.

    {{Et si on retournait dans les valeurs culturelles burundaises ?}}

    M. Benny estime qu’il y a des valeurs culturelles burundaises qui pourraient servir de base pour savoir mieux se comporter dans la sexualité. « Des temps anciens par exemple, toute fille savait comment s’habiller, parler, se tenir devant les adultes. C’est une valeur qui risque d’être oubliée si on y prend pas garde », dit-il. Et de rappeler que dans le temps encore, la quasi-totalité des burundaises allaient se marier étant toujours vierges. Nostalgique, Benny.

    Pour ce responsable du Fedas, l’équilibre sexuel devrait prendre source dans les valeurs culturelles du Burundi. Il en appelle ainsi aux psychologues, médecins, communicateurs, … à mener des recherches afin de savoir et faire savoir quelles valeurs culturelles anciennes devraient guider aujourd’hui les burundaises et les burundais sur ce sujet précis.

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