La commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi, a indexé un rapport constituant des violations graves des droits de l’homme au Burundi. Le ministre burundais des droits de l’homme rejette en bloc ce rapport qu’il qualifie de mensonger.
Lors de la présentation du rapport d’étape devant le Conseil de l’ONU des droits de l’homme, la commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi parle de violations graves de droits humains. « L’information qui se dégage c’est la persistance des violations des droits de l’homme au Burundi, qui se sont manifestées dans le contexte qui a précédé l’organisation du référendum constitutionnel de Mai dernier. Le cœur des droits de l’homme c’est le respect des principes et de valeurs démocratiques et de pluralisme de liberté d’expression. Mais il se trouve que dans le contexte de l’organisation du référendum, la persistance des violations s’est traduite par les différents faits. Il y a eu des menaces verbales contre ceux qui seraient opposés au référendum. Deuxièmement, les violations ont touché aux arrestations de burundais qui avaient exprimé une attitude critique sur les conditions d’organisation du référendum », énumère le sénégalais Doudou Diène, président cette commission.
Pour le président de cette commission onusienne d’enquête sur le Burundi, certains faits sont fortement regrettables. Il parle de disparitions forcées qui auraient changé de forme, ce qui constitue un des défis de la commission. « Il y a un certain nombre de personnes qui ont littéralement disparu. Et ce qui nous inquiète de plus, c’est que les disparitions du passé pouvaient être documentées parce qu’on arrivait à retrouver les corps. Mais depuis quelques temps, il semble y avoir une nouvelle stratégie, on ne retrouve plus les corps», note Monsieur Diène. Il regrette également que le gouvernement burundais ne veut pas collaborer avec les instituions onusiennes sur les droits de l’homme, avant de demander que le respect des droits humains suive la déclaration du président de ne pas se représenter aux présidentielles de 2020.
{{« Un rapport qui ne vise que ternir l’image du Burundi », selon le ministre des droits de l’homme}}
Martin Nivyabandi, ministre burundais des droits de l’homme rejette en bloc le contenu de cette commission onusienne. Selon lui, c’est un rapport qui incarne la volonté de l’Union Européenne et ses alliés pour montrer que le Burundi n’a pas connu d’évolution positive en matière des droits de l’homme. « La situation burundaise est une situation qui répond à des normes de droits de l’homme. Des cas de violations de droits de l’homme existent comme en Europe, en Allemagne ou en Belgique », explique le ministre Nivyabandi. Ce membre du gouvernement burundais nie être au courant de l’existence des experts mandatés pour faire un travail d’analyse de la situation des droits de l’homme dans notre pays.
Le mandat de la commission d’enquête sur le Burundi prend fin au mois de Septembre 2018. Elle a été mise en place le 22 Novembre 2016 et a été le résultat de la résolution 33/24 du 30 Septembre 2016 adoptée par le Conseil de l’ONU des droits de l’homme.