Jusqu’au 12 Juillet 2018, plus ou moins 10. 000 prisonniers sont abrités dans 11 prisons à travers 10 provinces du pays. « La surpopulation carcérale est notre principal défis », indique le Directeur général des Affaires Pénitentiaires, au cours d’un point de presse conjointement animé avec la Croix Rouge du Burundi
Les prisonniers au Burundi mènent une vie pitoyable. Cela fait suite à leurs effectifs qui ne cessent d’accroitre alors que les espaces, eux n’augmentent pas. « Le taux d’occupation atteint 230 % », précision donnée par le Directeur général des Affaires Pénitentiaires. « Nous avons peu d’espaces et beaucoup de détenus », ajoute Gervais Hajayandi. D’autres défis qu’il soulève sont notamment les bâtiments qui sont vieux, le problème de séparation des hommes et femmes ainsi que l’insuffisance du personnel.
La lenteur des procédures juridiques en est l’une des causes de cette surpopulation carcérale. « Sur les 10 000 prisonniers, plus de 5600 sont des prévenus, tandis que plus de 4100 ont été condamnés. Plus de 540 sont des femmes et plus de 120 sont des mineurs en conflit avec la loi ». Le Coordinateur de la protection au sein du Comité International de la Croix Rouge, Nazim Ayadat a abordé dans le même sens en proposant certaines voies de sortie de cette problématique. « Beaucoup de détenus n’ont pas d’avocats, la durée de détention préventive qui ne devrait pas être longue, penser aussi aux peines alternatives comme les travaux d’intérêt général et les amendes ».
Lors de la célébration de la journée internationale dédiée à Nelson Mandela, le 1er Vice-Président de la République a déploré la lenteur de la magistrature dans le traitement de certains dossiers des prisonniers. « Partout, les prisonniers se plaignent que leurs dossiers n’avancent pas », a déclaré Mr Gaston Sindimwo. Pour lui, il est inconcevable qu’il y ait encore des détenus qui sont dans les prisons alors qu’ils ont bénéficié de la grâce présidentielle. M. Sindimwo a d’ailleurs fait libérer plus de 40 prisonniers remplissant les conditions de libération. Il a aussi demandé au Ministère de la justice d’analyser les dossiers des détenus ayant purgé le quart de leur peine et qui se sont bien comportés pour qu’ils puissent bénéficier de la libération conditionnelle.
Pour désengorger les prisons et améliorer les conditions de vie des détenus, la Ministère de la justice Aimée Laurentine Kanyana souligne que son Ministère ne compte pas demander au Gouvernement d’augmenter les moyens financiers à la direction des affaires pénitentiaire. « Nous allons plutôt réduire les effectifs des prisonniers et enseigner aux autres prisonniers des petits métiers pour qu’ils puissent contribuer eux même à leur subsistance ».
Certains prisonniers ont témoigné qu’ils mènent une vie difficile. Comme on l’a constaté certains dorment à même le sol ou sur les cartons. « Dans la période pluvieuse, là c’est le calvaire. Les eaux des pluies nous tombent dessus. Des fois nous nous réveillons pour rester débout », a témoigné un prisonnier.
Le Représentant Adjoint du CICR Burundi a promis de rester aux côtés du Ministre de la justice pour trouver solution à certains défis.