Mgr Jean Louis Nahimana remet sa veste à Ndayicariye à la tête de la CVR

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    Ce jeudi, la nouvelle équipe des treize membres de la commission vérité et réconciliation a débuté solennellement ses fonctions, un démarrage qui a été marqué par des cérémonies de la remise et reprise. Parmi les grands projets que Mgr Jean Louis Nahimana hérite son successeurs se trouvent la cartographie des fosses et la qualification des crises commis.

    Au cours des cérémonies, le président sortant Mgr Jean louis Nahimana, souhaitant le bienvenu au nouveau patron, a tenu à souligner qu’être président de la commission verité et réconciliation est un privilège, mais également une lourde responsabilité. ” Vous êtes appelé à réconcilier un Peuple fortement meurtri par plusieurs événements sanglants qui ont endeuillés cycliquement des milliers de familles”, souligne Mgr Nahimana.

    Selon lui, durant les quatre ans écoulés, la commission verité et réconciliation a collecté des informations fouillées sur les principales violations des droits humains lors des crises de 1965 à 2008. Ces informations, ajoute Mgr Nahimana préviennent de plus de deux mille collines, quartiers et des 67 mille déposants. “les victimes ont confié à la commission qu’ils ont subi des agressions physiques, des détentions arbitraires, des atteintes à l’honneur et à l’intégrité…. alors que les fonctionnaires déclaraient avoir subi des licenciements abusifs, des injures et des menaces contre les familles et leurs proches”, dit-il.

    Encore plus, l’équipe sortante témoigne avoir identifié 4400 fosses communes éparpillées dans le pays. Le président sortant regrette que jusqu’actuellement, les survivants de toutes ces atrocités qu’à connues le Burundi vivent souvent leur traumatisme dans le silence le plus absolu.

    {{Des projets encore sur la table de la CVR}}

    Selon le Mgr Jean Louis Nahimana, la CVR a actuellement des chantiers ouverts. Il s’agit selon lui, de la cartographie des fosses communes , la numérisation des fiches de déposition, le dépouillement des enregistrements sonores récoltés, la qualification des crimes par des experts juristes, la compilation quantitative et l’exploitation des données de terrain.

    Malgré la tache accomplie par la commission verité et réconciliation, poursuit Mgr Jean Louis Nahimana, à partir des enquêtes de terrain, des études universitaires ou encore des ateliers stratégiques, la liste des besoins s’avère longue pour atteindre une réconciliation au Burundi. Pour lui, il y a un besoin de fixer une date consensuelle de commémoration des personnes disparues, de disposer des psychologues et des experts en guérison des mémoires blessées, d’enterrer dignement les morts, de l’indemnisation des victimes, d’ériger formellement des monuments de mémoire,….., et un besoin de vivre dans la paix et dans la tranquillité sans imaginer que demain il y aura répétition des atrocités d’hier.

    De son coté, Pierre Claver Ndayicariye , le nouveau patron de la CVR, les activités de l’équipe sortante constitue une bonne base pour continuer à travailler. Il promet une collaboration à tous les niveau afin d’atteindre une vérité “vraie”. “La nouvelle équipe va échanger avec les cadres et les commissaires reconduits. La CVR n’est rien si elle ne travaille pas auprès de la population de la base au sommet ou avec les institutions et encore avec tous les partenaires”, dit Amb.Ndayicariye.

    Le président entrant de la commission vérité et réconciliation demande une contribution effective de la population détentrice de la vérité sur les crimes commis pendant les crises que le Burundi a connues.

    Cette nouvelle commission a une mission principale de fouiller la verité sur une période qui va de 1884 jusqu’en 2008, une période qui n’inquiète pas le nouveau patron car dit-il, toutes les archives importantes sur le passé du Burundi sont déjà déclassifiées.

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