Le correspondant de la radio Isanganiro en province Karusi a été appréhendé ce jeudi. Blaise Pascal Kararumiye est arrêté suite à une information qu’il a traitée sur l’ingérence de certains administratifs dans la gestion du financement des coopératives Sangwe. Ce journaliste est au cachot de la commune Buhiga après avoir été auditionné par le procureur de la République en province Karusi.
Le reportage de Blaise Pascal, qui a été diffusé à la radio Isanganiro ce jeudi 16 janvier 2020 dit que le gouverneur de la province Karusi a tenu ce mercredi une réunion à l’endroit de tous les chefs des collines, chefs de zones et administrateurs communaux. Une réunion qui s’est tenue après des lamentations des membres des coopératives sangwe de certaines communes de Karusi comme Nyabikere, Buhiga et Gitaramuka.
La province Karusi est composée de 145 collines. Chacune d’elles a une coopérative Sangwe. Celles-ci ont reçu un financement de 10 millions de francs burundais chacune.
Le gouverneur de la province Karusi, Calinie Mbarushimana explique que chaque coopérative est autonome dans la gestion de ce financement qui leur est accordé par l’état. Elle ajoute aussi que cet argent est un crédit qui devra être remboursé et non un don comme certains le pensent.
Dans cette réunion elle se serait insurgée contre certains administrateurs communaux qui ont donné des chèvres et porcs aux familles regroupées dans ces coopératives choisissant eux même leurs fournisseurs de bêtes.
Certains membres de ces coopératives indiquent que les bêtes leur ont été distribuées à un prix exorbitant. D’après eux, certaines sont déjà mortes. Ils donnent l’exemple de la coopérative de la colline Shanga en commune Buhiga où cinq porcs sur 13 qui ont été distribués sont morts.
La réaction du directeur de la radio Isanganiro
Le directeur de la radio Isanganiro trouve que le reportage de Blaise Pascal Kararumiye a été bien traité en respectant l’éthique et la déontologie journalistique. « Sur le plan professionnel, c’est une information qui n’a pas de reproche. A moins qu’il ait exagéré les faits. Et cela ne mérite pas l’emprisonnement », explique –t-il.
Selon Sylvère Ntakarutimana, la loi préconise un mécanisme qui est de demander un droit de réponse. « Ce que nous constatons, les autorités de Karusi n’ont pas demandé le droit de réponse par rapport à cette information, ce qui pourrait éclaircir la situation » déplore-t-il. Ntakarutimana précise que si une erreur est commise sur le plan professionnel, il y a un mécanisme prévu par la loi qui doit être suivi. Sur le plan pénal toute personne est punissable en cas de violation d’une loi pénale, ce qui n’est pas le cas pour le correspondant de la radio Isanganiro. La direction de ladite radio demande la libération de son employé.