« Certaines organisations de la société civile qui n’ont même pas 50 membres parlent aujourd’hui au nom de la population et vont jusqu’à inviter celle-ci à aller dans la rue pour cause de cherté de la vie au lieu de leur plutôt conseiller de travailler,» ce sont les propos de Pascal Nyabenda, ce jeudi lors de sa première sortie médiatique depuis son élection à la tête du parti présidentiel, le CNDD-FDD.
Pascal Nyabenda, sans dire nommément les organisations de la société civile dont il est question, a indiqué que ces organisations veulent se substituer aux représentants du peuple dans leurs revendications.
De la part de ce président du parti présidentiel, aussi longtemps qu’elles ne jouissent de ce privilège de représenter le peuple, ces organisations devraient faire preuve d’éclectisme dans leurs propos. Il a demandé au ministère de la justice de suivre de près ces organisations qui, selon roulent pour des motivations politiques.
De son côté, Pacifique Nininahazwe, Délégué Général du Forum pour le Renforcement de la Société Civile, Forsc, précise que la constitution de la république du Burundi reconnaît à la société civile le droit de réagir sur la façon dont le pays est gouverné.
« Le fait de dénoncer la cherté de la vie au Burundi, les crimes qui sont enregistrés à travers le pays, la corruption qui gangrène les secteurs de la vie du pays n’est en aucune manière une infraction,» a-t-il souligné.
De sa part, les instances habilitées ont plutôt le devoir de réagir vite pour corriger les imperfections éventuelles. Il a dit qu’actuellement la communauté internationale évalue la gouvernance démocratique des pays sur base de reconnaissance du mouvement associatif, de la liberté d’expression et de l’accès au financement de l’état par ces associations.
Pour Pacifique Nininahazwe, le fait de museler la société civile ternit l’image du Burundi.
Le FORSC est l’une des organisations qui se sont mobilisées contre la vie chère au Burundi.